Avec la lutte et le foot, la politique est le sujet de débat favori des sénégalais. Et même c’est la politique qui prend le dessus au point de tout « cannibaliser » si on peut dire. Aucune discussion sérieuse, objective voire constructive. Non ! Tout est vu et analysé à travers des lentilles politiciennes.
Les faits les plus authentiques et incontestables sont mis en cause par l’esprit de critique malsain.
Le « Khalifagate » le démontre, encore une fois car il y a beaucoup de commentateurs et autres politologues auto-proclamés qui usent de tous les sophismes possibles pour faire douter de l’évidence : du faux a été commis, de l’argent public détourné et une équipe de malfaiteurs constituée.
Cela est incontestable et incontesté par les personnes concernées au premier chef comme le DAF(directeur administratif et financier) et la personne qui était en relation avec le GIE TABBAR.
On crie au « complot » et on met en cause un procureur qui défend les intérêts des populations et qui enclenche des poursuites parce que les faits établis ne lui laissent pas d’autre alternative.
Tous les démocrates, citoyens libres et patriotes devraient s’en féliciter car la preuve est faite que tout le monde peut être poursuivi pour rendre compte de ses actes devant la justice.
Brandir l’argument selon lequel : « Khalifa Sall n’est pas le seul voleur » est lamentable. Un voleur de moins est tout bénéfice pour le peuple dont les maigres ressources sont dilapidées par des « officiels » sans foi ni loi.
Si le président Macky Sall voulait perpétuer l’impunité ; il n’aurait pas mis en place l’OFNAC, ressusciter la CREI(cour de répression de l’enrichissement illicite) et affirmer qu’il « n’allait protéger personne ». Rien ne l’obligeait à s’engager dans cette bataille sauf sa claire conscience de l’impératif de lutter contre les détournements de deniers publics, la corruption et le pillage des ressources nationales. Ces actes criminels hypothèquent le développement national et bafouent les valeurs morales du peuple.
Avec les preuves qui s’accumulent ; on se rend à l’évidence que le maire de Dakar doit donner des explications crédibles sur sa gestion qui semble marquer du sceau de la corruption généralisée. Mettre en exergue des « fonds politiques » qui n’existent pas et une caisse d’avance fictive n’est pas une défense crédible comme la décision du juge de le mettre en mandat de dépôt le prouve.
La stricte vérité est que Khalifa Sall a fauté et doit faire face aux conséquences de ses actes. Il n’y a ni instrumentalisation de la justice ni volonté d’écarter un homme.
Si les sénégalais débattent sereinement, ils vont s’accorder sur l’essentiel : la liberté politique dans le respect de la justice. La tendance de dénigrer la justice est pernicieuse. Elle peut nuire gravement au système démocratique à moyen terme. Soutenir quelqu’un ne doit pas empêcher de voir ses turpitudes quand elles sont dévoilées au grand jour.
La politique politicienne ne doit pas tout cannibaliser jusqu’à ne plus laisser aucune place au débat d’idées qui est l’essence de la démocratie républicaine.
Nier l’évidence et s’armer d’invectives est une dérive dogmatique que les démocrates doivent combattre.
Le Sénégal fait encore la fierté de l’Afrique en tant que modèle démocratique. Ses acteurs politiques et toute sa population ont l’obligation d’enraciner et de fortifier cette belle tradition.