Dix jours après sa mise en détention pour « détournement de deniers publics, faux et usage de faux », le maire de Dakar est entendu, à nouveau, par le juge d’instruction. Cette fois une confrontation devrait avoir lieu entre lui et ses présumés complices dont le DAF(directeur administratif) qui a fait des aveux complets. En effet c’est lui qui a révélé qu’il récupérait en mains propres 15 millions de Fcfa tous les quinze jours(donc 30 millions par mois) pour les remettre à Khalifa Sall.

Le stratagème consistait à faire établir des fausses factures d’achat de riz et de mil par un GIE(groupement d’intérêt économique) dénommé TABBAR pour couvrir l’escroquerie à travers la caisse d’avance mise sur pied au niveau de la mairie de Dakar.

Pour sa défense le maire de Dakar, Khalifa Sall affirme que « c’est la tradition depuis 1920 ».

Donc il ne nie pas. Il estime que puisque cela se faisait depuis si longtemps ; il ne devait pas se gêner. Comme argumentation c’est très léger. Raison pour laquelle le juge ne pouvait que l’inculper et le mettre sous mandat de dépôt.

Et ce d’autant qu’il a ajouté qu’il avait utilisé l’argent pour aider des personnes dont il ne révèlera jamais les noms. Il faut donc le croire sur parole et ignorer la disparition de près de 2 millards de fcfa subtilisés entre 2011 et 2016. Ce n’est ni acceptable ni même pensable car il s’agit de deniers publics dont il faut justifier l’utilisation.

À l’évidence il n’y a là ni manipulation ni instrumentalisation de la justice. Il y a escroquerie en bande organisée et les malfaiteurs associés ont avoué leur forfaiture.

C’est certainement pourquoi l’appel à l’insurrection lancée par Khalifa Sall à la veille de son inculpation est restée lettre morte. Les citoyens avertis constatent qu’il s’agit d’une banale affaire de prévarication, d’escroquerie et faux et d’usage de faux. Rien d’autre !

Khalifa Sall doit rembourser d’abord et faire ensuite face à sa responsabilité pénale. S’il rembourse sa peine pourrait être allégée ; mais ce sont les juges qui en décideront librement.