Hissène Habré repose désormais au cimetière musulman de Yoff. L’ancien président tchadien décédé, mardi dernier à Dakar, de la Covid-19 a été enterré, hier jeudi, en début d’après-midi dans la capitale sénégalaise. Il a été condamné à perpétuité en 2016 pour crimes contre l’humanité commis durant son règne.

C’est donc à Dakar, là où il vivait depuis qu’il a été renversé par Idriss Déby, en 1990, il y a 31 ans, que Hissène Habré a été inhumé hier, peu après la prière mortuaire, vers 14h, à la mosquée omarienne, située sur la corniche, dans la capitale sénégalaise.

La cérémonie a été sobre. Ses proches, ses avocats, quelques personnalités sénégalaises, des parlementaires, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et la famille de Hissène Habré, étaient présents. Mais il n’y avait pas de représentant officiel de l’Etat sénégalais.

Une nouvelle prière a eu lieu devant le cimetière de Yoff, avant que l’ancien président tchadien ne soit mis en terre. Yoff, où repose également l’ancien président camerounais, Ahmadou Ahidjo, depuis 1989.

Son fils, Hamid Hissène Habré, a tenu à lui a rendre un dernier hommage. « Notre devoir, c’est de le réhabiliter et de lui rendre justice », a-t-il dit, rappelant que son père a toujours œuvré pour une Afrique « libre, digne, solidaire et fière ».

Il a dénoncé sa condamnation par une juridiction africaine, la qualifiant d’« injustice », avant de lancer : « Reposes en paix, cher père, tu le mérites tellement ».

Fatime Raymonde Habré, l’une des épouses de l’ancien président, celle avec qui il a vécu pendant toute la période de son exil au Sénégal, avait demandé que son mari soit enterré à Dakar, rejetant, ainsi la proposition du gouvernement de rapatrier la dépouille de Hissène Habré, mais en précisant qu’aucun hommage officiel ne lui sera rendu en raison de  « ses condamnations et par respect pour ses victimes ».

Président du Tchad de 1982 à 1990, Hissein Habré avait été arrêté à Dakar en 2013. Il avait été condamné à la prison à vie en 2016 par une juridiction spéciale instaurée en coopération avec l’Union africaine, pour crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Il est décédé, mardi dernier, dans la capitale sénégalaise de la Covid-19, à l’âge de 79 ans.