Dakar brûle d’une colère froide. Moins d’un an après l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye – propulsé à la présidence en mars 2024 avec l’appui d’Ousmane Sonko, devenu Premier ministre – l’espoir d’une gouvernance exemplaire s’est rapidement transformé en avalanche de scandales financiers, d’amateurisme flagrant et de fake news propagées depuis le sommet de l’État. Ce qui devait être une rupture salvatrice pour le pays s’est révélé être une tragique descente aux enfers.

Le scandale retentissant du cambriolage du Trésor public illustre avec éloquence la dérive morale et l’incompétence qui gangrènent l’actuelle équipe dirigeante. Comment expliquer autrement que des voleurs puissent pénétrer sans résistance dans l’un des édifices publics les mieux protégés du Sénégal ? Le Trésor public, situé au cœur de Dakar, dispose d’un dispositif sécuritaire sophistiqué : caméras de surveillance à haute performance couvrant toute l’avenue Ponty jusqu’à la place de l’Indépendance, présence permanente d’agents des forces de l’ordre et des systèmes de sécurité ultra-modernes contrôlés même à distance par téléphone portable. Pourtant, contre toute logique sécuritaire, un groupe d’individus est parvenu à dérober ordinateurs et dossiers sensibles sans déclencher la moindre alerte. Plus surprenant encore, les caméras auraient mystérieusement cessé de fonctionner au moment précis du vol, une faille suspecte qui trahit indéniablement une complicité active au sein même du pouvoir. Selon des sources proches du gouvernement, cette opération grotesque aurait été planifiée directement depuis la Primature pour effacer définitivement les preuves du détournement massif de 110 milliards FCFA, révélé précédemment par la Cour des comptes. Cette somme colossale, disparue mystérieusement des caisses laissées garnies par l’ancien régime, représente un véritable scandale financier que Sonko tente maladroitement de dissimuler par ce cambriolage monté de toutes pièces. Le plus étonnant reste que les serveurs centraux, contenant pourtant l’essentiel des données, ont été laissés intacts, confirmant ainsi le caractère superficiel et maladroit de cette tentative désespérée de manipulation.

Parallèlement, l’équipe dirigeante s’adonne sans scrupule à une politique délibérée de désinformation pour masquer son bilan désastreux. L’épisode grotesque impliquant l’ancien président Macky Sall en est l’exemple flagrant. Une rumeur insensée a été propagée avec acharnement, affirmant que Macky Sall avait été prié de quitter précipitamment le Maroc, où il aurait trouvé refuge après la fin de son mandat. Cette pseudo-information a été relayée avec une complaisance inquiétante par certains médias proches du pouvoir, prétendant même que l’ancien chef d’État avait été brutalement expulsé par les autorités marocaines. En réalité, cette affirmation ridicule n’avait aucune crédibilité, au point même de susciter la risée des autorités marocaines. Macky Sall, installé paisiblement à Marrakech avec son épouse, dans une résidence qu’il affectionne depuis des années, n’a jamais eu l’intention de quitter le Maroc. Ce mensonge grossier, orchestré depuis les plus hauts sommets de l’État, avait pour unique objectif de détourner l’attention du public sénégalais, accablé par l’incapacité flagrante du régime à gérer efficacement le pays.

Mais au-delà des scandales financiers et des manipulations grossières, la situation économique et sociale du Sénégal se dégrade à vue d’œil. Jadis modèle régional de stabilité et de prospérité, le pays est désormais confronté à une stagnation inquiétante, voire à une récession imminente. La croissance économique, autrefois solide, peine à dépasser péniblement les 2%, loin des promesses irréalistes d’une croissance dynamique. La dette publique s’emballe dangereusement pour atteindre près de 84% du PIB, étouffant toute marge de manœuvre budgétaire. Pendant ce temps, le chômage, particulièrement chez les jeunes, explose et nourrit une colère grandissante dans toutes les couches de la société.

Cette débâcle économique s’accompagne d’un recul inquiétant de la confiance des investisseurs internationaux envers le Sénégal. Autrefois destination prisée pour son climat d’affaires favorable, le pays est désormais perçu comme une zone à risque. La gouvernance chaotique de Faye et Sonko a provoqué une méfiance accrue des bailleurs internationaux et des agences de notation, entraînant une dégradation sans précédent de la note souveraine du pays. Ainsi, le Sénégal voit aujourd’hui s’éloigner les financements indispensables à ses grands projets de développement, dont beaucoup ont été suspendus ou abandonnés faute de gestion claire et cohérente.

Face à ces dérives inquiétantes, le gouvernement Faye-Sonko se contente de multiplier les déclarations tapageuses et contradictoires, accentuant ainsi la confusion et l’inquiétude dans l’opinion publique. Cette fuite en avant risque désormais de provoquer une crise politique majeure et de saper définitivement les fondements démocratiques qui faisaient jusqu’à récemment la fierté du Sénégal.

En définitive, l’incompétence, l’amateurisme et la manipulation institutionnalisée qui caractérisent le régime de Faye et Sonko conduisent le Sénégal vers une crise sans précédent. Les citoyens sénégalais, trahis dans leurs espoirs de changement, assistent impuissants à la chute brutale de leur pays dans un chaos que peu imaginaient possible. Un sursaut urgent est nécessaire pour éviter que le désastre économique et politique actuel ne plonge durablement le pays dans une instabilité dont les effets pourraient être irréversibles.