Entamée il y a trois semaines, la campagne électorale prend fin ce vendredi, avant les élections législatives du dimanche 31 juillet 2022. Huit listes sont en course pour cent soixante-cinq sièges de députés à pourvoir. Les enjeux sont simples. L’opposition tentera d’imposer la cohabitation au président Macky Sall, tandis que la coalition présidentielle veut conserver sa majorité à l’hémicycle.
Depuis trois semaines maintenant, les caravanes des huit coalitions de partis en lice sillonnent le pays.
Une campagne qui s’est finalement déroulée sans incident majeur, malgré une période préélectorale assez mouvementée, marquée par le rejet de la liste nationale de titulaires de Yewwi Askan et celle des suppléants de Benno Bokk Yakaar par le Conseil constitutionnel.
Une décision qui empêche Ousmane Sonko, député sortant et tête de liste de la coalition YAW, ainsi que d’autres leaders de l’opposition comme Déthié Fall ou Malick Gackou, d’être candidats au scrutin de ce dimanche.
Mais cela n’a pas empêché le maire de Ziguinchor de battre campagne, se distinguant notamment par ses diatribes à l’encontre des autres coalitions de l’opposition, qu’il a accusées d’être à la solde du pouvoir.
L’objectif pour l’opposition sera d’ailleurs de confirmer sa majorité à Dakar, Guédiawaye, Thiès (Ouest), Mbacké (Centre) et Ziguinchor (Sud). Ces quatre départements qu’elle avait conquis lors des dernières élections locales. Mais également, d’imposer une cohabitation au président Macky Sall.
Pour cela, la coalition Yewwi Askan Wi s’est alliée avec celle de Wallu Sénégal, formée autour du parti de l’ancien président Abdoulaye Wade, le PDS. Le principe veut qu’une coalition s’engage à soutenir l’autre dans le département où elle est en position de force.
De son côté, Benno Bokk Yakaar compte conforter sa majorité à l’Assemblée nationale. Elle s’appuie, pour cela, sur le bilan du président Macky Sall.
Un bilan largement mis en exergue par l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, tête de liste nationale de la majorité et qui s’articule autour de l’exécution du Plan Sénégal émergent, le programme de développement initié par le président Macky Sall.
Des sondages n’ont pas été effectués pour donner une tendance pour les élections de ce dimanche et le baromètre reste les dernières élections locales du 23 janvier dernier. L’opposition Yewwi Askan Wi avait notamment gagné à Dakar, Ziguinchor, ou encore Thiès, mais BBY était resté majoritaire à l’échelle nationale, avec de forts ancrages, dans le Fouta (Nord), ou dans la région de Fatick (Ouest).
Ces législatives revêtent une grande importance en ce sens qu’elles seront les dernières élections avant la prochaine Présidentielle de 2024.
Cette 14ème législature sera aussi marquée par le départ du président de l’Assemblée nationale depuis 2012, Moustapha Niasse, une figure emblématique de la vie politique sénégalaise depuis les indépendances.
Par ailleurs, ce scrutin devrait être suivi de la nomination d’un nouveau Premier ministre. Le poste avait été supprimé par le président Macky Sall en 2019, puis rétabli en novembre 2021. Mais la perspective de ces élections législatives avait retardé la désignation d’un nouveau chef du gouvernement.