Ousmane Sonko a peur de perdre les élections. Dans un contexte social très agité par des grèves dans tous les secteurs : santé, enseignement supérieur, presse, transport, agriculture, jeunesse, etc., le président de Pastef cherche à reporter les élections. Le pays va mal, et les sondages sont défavorables au parti au pouvoir. Par ailleurs, la situation au sud-est du pays accentue la frustration des populations. Les eaux du fleuve ont envahi toutes les localités du sud-est et progressent vers Saint-Louis, qui pourrait être touchée dans les jours à venir. Et malgré cette situation très difficile pour les populations, le gouvernement refuse de lancer un plan ORSEC. Les populations, laissées à elles-mêmes, menacent de voter contre le pouvoir. À l’UCAD, les étudiants affrontent les forces de l’ordre depuis le matin de ce lundi 21 octobre 2024. Une grande partie de cette jeunesse prend la mer.
L’opposition prend de l’ampleur dans tout le pays. L’inter-coalition risque de griller toutes les chances de Pastef, qui craint aussi le retour de Macky Sall et de Karim Wade au Sénégal.
Face à ces équations, Ousmane Sonko a demandé à des membres de la société civile, à des chroniqueurs et à des journalistes de créer un débat dans les médias pour un report des élections. Mieux encore, dans les jours à venir, le Premier ministre, qui ne veut pas se mêler de cette affaire, entend pousser Bassirou Diomaye Faye à prendre cette décision de report sans aucune concertation avec l’opposition.
Afrique Confidentielle détient la liste de toutes les personnes sollicitées pour porter ce projet de report dans les médias. Le Sénégal file tout droit vers l’impasse. Macky Sall, qui avait reporté la dernière présidentielle, n’a pas servi de leçon à Sonko et Diomaye.