Selon une étude publiée le 1er septembre dernier, le Sénégal a créé 28.852 emplois en quatre ans, dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase du plan Sénégal émergent (PSE), avec l’aide de la Banque africaine de développement (BAD).
Un communiqué publié sur le site de BAD, repris par l’APS, indique, en effet, que « Selon cette étude menée par l’Etat sénégalais et la Banque (la BAD), le Sénégal a investi 235 millions d’euros (environ 154,1 milliards de francs CFA) dans les secteurs prioritaires marchands, sur la période 2014-2018 », correspondant à la première phase d’exécution du Plan Sénégal émergent.
Le document précise que la contribution de l’institution financière panafricaine dans le cadre de cet investissement se chiffre à 103,5 millions d’euros (près de 70 milliards de francs CFA), environ « 44% du coût des investissements ».
« L’agriculture et l’agro-industrie sont les secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois, permettant la réduction de la pauvreté et l’accroissement des classes moyennes », révèle l’étude, ajoutant que les investissements dans les secteurs prioritaires, dans le cadre de ce plan, ont permis de créer 186.932 emplois directs et indirects, dans le secteur des services surtout, où la plus forte création d’emplois a été enregistrée.
600 000 emplois attendus à l’horizon 2024
L’étude précise que « la contribution de la Banque à ces créations d’emplois est de 15%, soit 28.852 emplois créés, dont 35% occupés par des femmes et 54% par des jeunes ». Mais, souligne le document, « ces emplois demeurent majoritairement non qualifiés ».
En effet, 73,22% des emplois dus à l’apport de la BAD sont occupés par des travailleurs non qualifiés, contre seulement 3,54% pour les diplômés de l’enseignement supérieur (du bac+2 au doctorat), indique encore l’étude. Toutefois, précise le document, la tendance devrait s’inverser au cours des prochaines années, le PSE prévoyant la création de 600.000 emplois à l’horizon 2024.
Dans ce sens, l’étude envisage un scénario dit ‘’réaliste’’ qui « consisterait à ce que la Banque solde le décaissement de la période précédente et décaisse seulement 50% de ses nouveaux engagements ». Ainsi, « les impacts directs et indirects du scénario sont de 101.703 emplois », précise le rapport.
Les infrastructures représentent le secteur dont la part d’emplois adressée aux jeunes est la plus élevée. Elles sont suivies de l’agriculture. De façon relative, les mines et l’industrie, ainsi que l’agriculture et l’agro-industrie sont les secteurs dans lesquels des investissements généreront le plus d’emplois pour les jeunes et les femmes.
Durant la première phase de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, le taux de croissance économique du pays est passé de 6,6% en 2014 à 7,15% en 2017 et 7% en 2018, soit un taux moyen de 6,92% sur la période 2014-2018.
Les économistes du FMI avaient prévu une croissance annuelle moyenne de 7 % au Sénégal sur la période 2016-2020, contre 4 % entre 2010 et 2015, des performances inégalées depuis les années 1980 à Dakar.