Le ministère sénégalais de l’Intérieur a annoncé lundi la dissolution du parti politique “Patriotes du Sénégal pour le Travail, L’Ethique et la Fraternité” “PASTEF”, de l’opposant Ousmane Sonko, inculpé et placé sous mandat de dépôt pour “appels à l’insurrection et complot” contre l’Etat.

Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, souligne que le parti politique PASTEF, “à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, ce qui a entraîné de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés”.

“Les dernières en date sont les graves troubles à l’ordre public enregistrés au cours de la première semaine du mois de juin 2023, après ceux du mois de mars 2021”, rappelle le communiqué.

“Suite à ces événements qui constituent un sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques et conformément aux dispositions” constitutionnelles, le parti politique PASTEF est dissous par décret”, précise le texte, ajoutant qu’”en conséquence, les biens du parti dissous seront liquidés conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur”.

Ousmane Sonko, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, a été inculpé et écroué lundi pour divers crimes dont l’appel à l’insurrection.

Le procureur Abdou Karim Diop du tribunal de grande instance de Dakar l’avait accusé samedi d'”appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes et manoeuvre à compromettre la sécurité publique et vol” de téléphone portable d’une gendarme. Sonko est accusé aussi de “diffusion de fausses nouvelles” .