Pour sa première grande interview, à l’occasion de ses 100 premiers jours de pouvoir, le président Diomaye Faye a déçu.

Avec des dénonciations à retardement concernant son prédécesseur qu’il est allé rencontrer au palais, avant d’y accéder, pour lui faire la bise.

Accompagné de son actuel premier ministre, Ousmane Sonko qui a aussi embrassé Macky Sall.

Tous les sénégalais ont vu les images.

Ils ont appris, plus tard, que ce dernier a été transporté par l’avion présidentiel pour quitter le pays. Avec la bénédiction de Diomaye Faye et, certainement, sans le veto de Sonko.

Ces séquences ante et post-passation de service étaient surréelles, au vu de celles antérieures (arrestations et emprisonnement des nouveaux vainqueurs).

Mystère de la politique sénégalaise, deal, esprit de dépassement, voire tout cela à la fois, ont laissé les citoyens médusés et, finalement, majoritairement ravis.

Parce qu’il en avait été ainsi avec Wade et Diouf et Wade et Macky.

C’est pour quoi, les dénonciations tardives d’hier posent question. Parce qu’elles ne sont pas crédibles !

Elles s’expliquent par une volonté désespérée de masquer échecs et atermoiements, incompétences et absence de PROJET.

Un seul point positif, le président a convaincu son premier ministre Ousmane Sonko d’abandonner son « projet » de faire une déclaration de politique générale à l’air libre.

Et d’aller à l’Assemblée pour se conformer à la Constitution.

Entre temps ; l’Assemblée aura, auparavant, corrigé son Règlement Intérieur, pour se mettre à jour, par rapport « à la place du premier ministre », des dispositions supprimées, avec la suppression du poste, avant le rétropédalage de Macky Sall qui avait nommé Amadou Bâ, chef du gouvernement.

Grande révélation de cette première conférence de presse présidentielle : « Diomaye peut convaincre Sonko ».

Cela rassure sur le duo qui dirige le pays.

En ce qui concerne les contrats pétroliers, Diomaye affirme « qu’ils seront renégociés » ;

Mais il ne dit pas comment,

Il y a moult possibilités pour renégocier : en allongeant la durée, par exemple, en ajoutant de nouveaux gisements, bref, en faisant des propositions que les partenaires trouvent alléchantes. POUR EUX !

Les déclarations tonitruantes de campagne ne sont plus d’actualité.

La politique se joue ici et maintenant, face au mur du REEL.

Diomaye l’ex-opposant, après 100 jours de pratique au sommet de l’Etat, est toujours à la « petite section »’de l’école maternelle de la gestion du pouvoir.

Il a encore du temps devant lui.