L’opération militaire lancée depuis le 25 janvier dernier par l’armée sénégalaise contre les positions rebelles, le long de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, au Sud de Ziguinchor, a bien porté ses fruits. L’assaut donné le mercredi 3 février 2021, avait permis le démantèlement de quatre bases rebelles. Les hommes du Colonel Souleymane Kandé, Commandant de la zone militaire 5 de Ziguinchor, ont aussi mis la main sur un arsenal de guerre des combattants du MFDC, mais également sur d’importants documents secrets, qui renseignent sur les ramifications du mouvement indépendantiste.
Quatre bases du Front Sud du Mouvement des Forces démocratiques casamançaises (MFDC) que sont Badiong, Sikoune, Boumane-Bilass et Boussoloum, qui constituaient des sanctuaires symboliques pour le mouvement irrédentiste, sont tombées après l’offensive de l’armée sénégalaise, le 3 février dernier.
Les militaires avaient ensuite mis la main sur un arsenal de guerre des combattants du MFDC, constitué notamment de kalachnikovs, de fusils d’assaut, de lance-grenades, de rockets RPG, entre autres. Du matériel d’intendance, de la logistique et des dizaines d’hectares de chanvre indien ont été également récupérés. Sur une vidéo diffusée par l’armée sénégalaise, on y voit des abris souterrains des rebelles qui leur permettaient de fuir les combats et de battre en retraite.
Les militaires sénégalais ont également mis la main sur une pile de documents secrets appartenant au MFDC, contenus dans une mallette et un sac, que les rebelles avaient jetés dans un puits dans leur fuite précipitée.
Des documents assez compromettants, qui renseignent sur les accointances des rebelles, leurs ramifications et les soutiens dont ils ont pu bénéficier aux plans externe et interne.
La planification de leurs opérations et des indications sur leurs soutiens, figureraient aussi sur ces documents que l’armée sénégalaise compte bien exploiter dans le cadre d’une enquête qui s’annonce minutieuse.
Autant dire que le MDFC, déjà coupé de certaines de ses bases-arrières, notamment en Guinée-Bissau, avec la collaboration entre les armées sénégalaises et bissau-guinéennes, risque d’être de plus en plus esseulé.
Il reste, toutefois, toujours au Sud de la Casamance, les cantonnements commandés par César Atoute Badiatte dans le département d’Oussouye et ceux qui sont à Bignona, le camp de Diakaye, de la zone des palmiers et de Salif Sadio au Nord de l’arrondissement de Sindian.
A rappeler que les opérations militaires en Casamance visent à créer les conditions sécuritaires pour le retour des populations déplacées depuis plusieurs décennies, de rétablir l’armée sur la frontière avec la création de postes militaires sur la frontière avec la Guinée -Bissau et de contrôler tous les points de passage des trafics illicites, notamment de bois et de drogue. Il s’agit également de détruire toutes les exploitations industrielles de chanvre indien qui nourrissaient l’économie criminelle des bandes armées.