L’armée sénégalaise continue ses opérations de sécurisation entamées depuis janvier dernier en Casamance. Déployés dans le département de Bignona (Sud) depuis plusieurs jours, les militaires sénégalais ont détruit deux postes avancés de contrôle du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), de même que plusieurs champs de chanvre, a rapporté l’Agence de presse sénégalaise, citant une source sécuritaire, mardi.
Situés dans les localités de Boussonor et de Ballandir, les deux postes de contrôle du MFDC ont été détruits par un détachement de l’armée nationale qui mène actuellement des opérations de sécurisation dans le département de Bignona.
« Nos renseignements ont nettement établi que ces deux chekpoints rançonnaient les populations. Les camions, les motos et même les piétons qui passaient dans la zone devaient débourser. Nous avons décidé de détruire ces deux bases avancées qui servaient de postes de contrôle », a, en effet, indiqué la même source, ajoutant que plusieurs champs de chanvre indien ont été également détruits au cours du week-end. Un camion gambien utilisé dans le cadre du trafic de bois a été aussi saisi par l’armée dans la même zone.
Une nouvelle offensive dans la stratégie militaire de l’armée sénégalaise en Casamance, confrontée à une rébellion armée du MFDC depuis près de 40 ans, qui réclame l’indépendance de cette partie du pays.
Pour rappel, le 9 janvier dernier, l’armé avait annoncé avoir repris les quatre dernières bases historiques des rebelles du MFDC que sont Bamoune-Bilass, Boussoloum, Badiong et Sikoune, situées sur le « front Sud », à la frontière avec la Guinée-Bissau, après une dizaine de jours d’intervention.
Le Gouvernement veut éradiquer les mines antipersonnel en Casamance d’ici 5 ans
Mardi, la ministre des Affaires étrangères, a assuré que le gouvernement sénégalais s’est donné un délai de cinq ans pour éradiquer les mines antipersonnel en Casamance.
Aïssata Tall Sall s’entretenait avec des journalistes en marge d’une session extraordinaire de la Commission nationale chargée de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa sur les mines anti-personnel.
« Beaucoup d’actes allant dans ce sens ont été posés, bien qu’il reste encore beaucoup à faire. Nous avons tracé une période de cinq ans (2021-2026). C’est un délai court mais peut être long si nous nous consacrons à la tâche », a, en effet, indiqué la cheffe de la diplomatie sénégalaise, saluant les dernières opérations de ratissage de l’armée qui ont permis de récupérer beaucoup de bases rebelles, assurant les conditions d’un retour de nombreux déplacés.
« Nous serons bien obligés d’être en parfaite compréhension avec les autorités de la Gambie et celles de la Guinée Bissau. C’est ma responsabilité de le faire et je vais engager les discussions pour que la solution puisse être radicale », a-t-elle précisé.
Elle a aussi salué « les progrès tangibles » accomplis par le Centre national d’action antimines au Sénégal (CNAMS) en Casamance, avec notamment « le déminage d’une superficie de près de deux millions de mètres carrés », a-t-elle dit, précisant que le CNAMS a pris en charge près de 847 victimes directes ou indirectes des mines.
Des efforts qui ont conduit « à la restitution de 69 localités dans les régions de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou », a-t-elle ajouté, précisant que « la région de Kolda est à ce jour considérée comme étant complètement décontaminée ».