Un groupe du Fonds monétaire international,(FMI), dirigé par Corine Deléchat, a effectué une mission virtuelle du 5 au 16 novembre 2020 pour mener des discussions dans le cadre de la deuxième revue de l’accord avec le FMI au titre de l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE), approuvé en janvier 2020. Dans le rapport produit à l’issue de cette mission, l’institution internationale a salué la bonne tenue des finances publiques du Sénégal en 2020, notamment une reprise plus soutenue que prévu de l’économie sénégalaise, malgré l’impact de la pandémie de Covid-19.
Ainsi, la contraction économique de 0,7% prévue en 2020 pourrait être évitée grâce à cette reprise plus soutenue que prévu de l’économie sénégalaise, selon le FMI. « La pandémie a eu un impact économique significatif durant la première moitié de l’année 2020, mais la reprise semble plus soutenue que prévu, reflétant l’assouplissement des mesures de confinement, la baisse régulière du nombre d’infections et d’hospitalisations depuis août et des perspectives favorables pour la campagne agricole 2020-21 », a, en effet, indiqué Mme Deléchat à l’issue de la mission, dans une déclaration remise à la presse.
Selon le haut responsable du FMI, « cette dynamique de croissance devrait se prolonger jusqu’en 2021, l’activité se redressant d’environ 5% ». Cependant, a-t-elle précisé, « ces perspectives favorables sont toutefois soumises à une incertitude considérable et dépendront en grande partie de l’évolution de la pandémie dans le monde et au Sénégal ».
Dans tous les cas, l’équipe de Corine Deléchat dit avoir noté « avec satisfaction » les priorités du projet de loi de finances 2021, qui vise à « soutenir la reprise tout en mettant le cap sur un retour progressif, d’ici à 2023, au seuil fixé par l’UEMOA en matière de déficit », affirmant que « l’exécution du budget a été globalement satisfaisante et devrait se traduire par un déficit d’environ 6,5 % du PIB en 2020 ».
« Excellente mise en œuvre du programme de résilience économique et sociale (PRES) »
Ainsi la mission « félicite les autorités pour l’excellente mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (PRES), qui a contribué à amortir l’impact de la pandémie », a souligné Mme Deléchat, ajoutant que « la mission salue les engagements pris par les autorités en ce qui concerne la transparence et la reddition de comptes dans l’exécution des dépenses liées à la Covid-19, notamment la poursuite de la publication de rapports réguliers sur l’exécution du budget, la publication du rapport du Comité de suivi du fonds +Force COVID-19+ et le contrôle de la Cour des Comptes ».
Par ailleurs, a indiqué la responsable du FMI, « les résultats du programme au titre de l’ICPE restent solides ». Elle a révélé qu’en fin juin, « cinq des sept objectifs quantitatifs étaient atteints ».
Elle a également déclaré que « la mission et les autorités conviennent de ce qu’il importe d’accroître les recettes afin de réaliser les objectifs de rééquilibrage budgétaire », précisant que la mission « souligne tout particulièrement la nécessité de rationaliser les exonérations et se félicite de l’engagement pris par les autorités de publier à nouveau un rapport annuel sur les dépenses fiscales, qui sera également joint aux documents du budget, ainsi que d’améliorer la fiscalité liée au pétrole ».
Corine Deléchat a ajouté que « la mission note avec satisfaction que les autorités ont l’intention d’actualiser et d’élargir le registre national unique des ménages vulnérables afin de faciliter l’expansion des dispositifs de protection sociale après la pandémie », mais a aussi souligné « la nécessité de poursuivre les réformes en cours pour améliorer le climat des affaires, notamment les réformes du +Compact avec l’Afrique+ et la rationalisation des entités et fonds de soutien aux PME, qui sont essentielles pour une croissance inclusive tirée par le secteur privé ».
Enfin, la mission a relevé « les progrès accomplis dans la révision du cadre juridique des partenariats public-privé (PPP) et dans la définition d’un cadre légal approprié pour gérer les recettes des hydrocarbures ». Elle a également fait « des recommandations en vue de maintenir l’alignement de ces projets de loi sur les meilleures pratiques internationales ».