Ce sont au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), qui ont décidé de déposer les armes au Sénégal. La cérémonie marquant cet évènement a eu lieu, samedi, à Mangone, dans le département de Bignona, une localité qui abritait jadis une importante base du mouvement rebelle.
Plusieurs acteurs, des facilitateurs du processus, des partenaires techniques au développement, des structures spécialisées et élus territoriaux, ont pris part à cette cérémonie.
Selon le gouverneur de Ziguinchor Guédji Diouf, qui s’est exprimé à cette occasion, « cette cérémonie s’inscrit en lettre d’or dans l’histoire du Sénégal. Elle est l’aboutissement d’un processus de négociations entre l’Etat du Sénégal représenté par le comité ad hoc sur la paix en Casamance et l’initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du MFDC qui a duré presque trois ans ».
« Les négociations ont été menées de mains de maitre dans la plus grande discrétion par des hommes et des femmes engagés et épris de paix », a-t-il ajouté.
Il a ainsi remercié les membres du comité ad hoc, le commandant de la faction Jakaay du MFDC dans la zone des palmiers et ses troupes pour « avoir accepté d’engager des négociations sincères avec l’Etat du Sénégal, en vue de signer des accords de paix qui ont abouti aujourd’hui au dépôt des armes ».
« Ce dépôt des armes est un acte de bravoure traduisant votre fort engagement pour la paix et le développement économique et social de la Casamance », a encore dit Guédji Diouf, s’adressant aux combattants de la base de Diakaye.
« En prenant cette option, vous répondez à l’appel au dialogue prôné par le président de la République pour consolider la paix en Casamance mais aussi, vous confirmez votre courage pour arriver à la paix », a poursuivi le gouverneur de Ziguinchor, disant espérer que l’acte posé par les combattants de Diakaye va « montrer la voie aux autres factions du MFDC pour une paix définitive en Casamance ».
L’Union européenne salue « un acte historique »
Pour sa part, l’Union européenne, au nom des partenaires du Sénégal dans la construction de la paix en Casamance, a salué « un acte historique et important au regard du rôle crucial que joue le Sénégal dans la stabilité de la sous-région ».
Le représentant de l’Union européenne Marc Tisani, a, en effet, déclaré que « l’UE s’engage à poursuivre cet appui aux côtés du Sénégal pour l’aider à tourner définitivement la page du plus vieux conflit sur le continent ».
Le coordonnateur du Collectif des organisations sous-régionales pour la paix en Casamance, Henry Ndecky a, lui, rappelé que l’Etat et la faction Jakaye ont signé cet accord de dépôt des armes en « contrepartie d’un certain nombre d’engagements pris par les autorités ».
Ces armes des combattants de la Base de Diakaye ont été rendues au Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’Ouest (MALAWO, sigle anglais), une structure indépendante qui a été choisie pour conduire le processus de récupération et de destruction de ces armes composées principalement de AK47, de Kalachnikovs, d’obus, ou encore de mines anti personnelles.
Depuis janvier 2021, l’armée sénégalaise mène une offensive contre les positions rebelles en Casamance. Les quatre plus importantes bases du MFDC, situées le long de la frontière avec la Gambie ont été démantelées dernièrement par les militaires sénégalais.