La maire de Paris entretient des relations privilégiées avec son collègue de Dakar. Vu les relations entre les deux pays, cela peut sembler normal. Mais ce qui ne l’est pas ; c’est qu’elle essaie de s’immiscer dans une affaire judiciaire qui, certes implique son collègue mais relève de la seule et unique compétence des tribunaux sénégalais. Anne Hidalgo a franchi une ligne rouge, celle du respect de l’Etat démocratique du Sénégal et de ses Institutions.
Les magistrats sénégalais ont prouvé leur compétence dans le monde entier en se faisant élire à la Cour internationale de justice de la Haye et dans d’autres organisations internationales. Ils respectent leur peuple qui est souverain et au nom duquel la justice est rendue.
Mme Hidalgo n’arrive pas à la cheville de ces professionnels du Droit doublés d’universitaires auréolés de titres académiques les plus élevés. Ils n’ont aucune leçon à recevoir d’elle ou des avocats qu’elle aligne. Les sénégalais n’ont aucun complexe vis à vis de qui que ce soit. Ils sont libres et fiers.
Pourquoi ne se préoccupe-t-elle pas du procès du maire George Tron qui est français ? Pourquoi fait-elle un vœu pour la création d’un « observatoire international des maires en danger » au lieu de saisir l’association des maires de France ? Parce que l’association des maires de France a refusé de se laisser manipuler.
Khalifa Sall doit répondre de faits précis : détournements de deniers publics, faux et usage de faux et association de malfaiteurs. Ou il est coupable ; ou il ne l’est pas.
Mme Hidalgo est libre de prêter main forte à sa défense en favorisant la constitution d’avocats comme Klugman et autres. Le tribunal de Dakar a l’habitude d’accueillir des avocats français qui sont les bienvenus et qui pourront travailler comme leurs collègues sénégalais. Rien de plus, rien de moins. Mais si l’agitation de Mme Hidalgo cache des liaisons douteuses ; cela finira par se savoir.
À l’évidence elle a perdu une bonne occasion de faire vœu de silence et de prier pour que Khalifa Sall puisse se défendre de manière crédible. Le soutien public tardif de la maire de Paris pousse aussi à s’interroger.
Avait-elle oublié son collègue emprisonné depuis le 7 mars ? Et qui avait toute la latitude de payer la caution dès le début ? Sur ce point il ne faut pas accabler Mme Hidalgo car tous les soutiens du maire de Dakar ont fait la même bévue. Ils ont tous joué la montre au détriment de Khalifa Sall en parlant à tort et à travers dans les médias. Ou, comme Mme Hidalgo ont été aux abonnés absents. L’affaire Khalifa Sall est simple. Il s’agit d’une escroquerie en bande organisée avec un gros butin : un milliard 800 millions de FCFA.
La victime est le peuple sénégalais et c’est pour quoi l’Etat est partie civile. Huit personnes y compris Khalifa Sall sont impliquées et vont faire face aux juges. Le procès sera public et tous les avocats(ceux défendant les accusés et ceux de l’Etat) vont pouvoir s’exprimer librement. Les juges décideront tout aussi librement.
Ensuite toutes les possibilités offertes par le système judiciaire pourront être exploitées par les uns et les autres à savoir : faire appel, se pourvoir en cassation…La démocratie sénégalaise est majeure. Elle est reconnue comme telle dans le monde entier.
Le tintamarre médiatique d’où qu’il vienne n’aura aucun impact sur les juges. La vérité des faits seule va déterminer leur appréciation de l’« affaire » pour juger selon le Droit et rien d’autre.