Ousmane Sonko

La procédure suit son cours dans l’affaire de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menace de mort’’ dont est accusé Ousmane Sonko par une employée d’un salon de beauté à Dakar.  Après la levée de l’immunité parlementaire du député, vendredi dernier, le juge d’instruction a convoqué le leader de Pastef/Les Patriotes, demain mercredi 3 mars.

Ousmane Sonko a reçu sa convocation, via ses avocats, hier mardi, pour se présenter devant le juge d’instruction, demain mercredi 3 mars, à 9 heures précises, ont indiqué plusieurs sources médiatiques. Une convocation qui fait suite à la levée de l’immunité parlementaire du député, vendredi dernier, lors d’une séance plénière qui s’était tenue à l’Assemblée nationale.

Accusé de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menace de mort’’, Ousmane Sonko avait refusé de déférer à la convocation de la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane, chargée de l’enquête, le 8 février dernier, évoquant cette immunité parlementaire.

Il ne s’était pas, non plus, présenté devant la Commission ad hoc de l’Assemblée nationale, qui devait statuer sur cette levée de son immunité parlementaire.

Pourtant, le député avait d’abord déclaré qu’il répondrait à une convocation si son immunité parlementaire était levée. Mais il a fait une autre déclaration devant la presse, jeudi dernier, pour dire qu’il ne répondrait finalement à aucune convocation, sous prétexte que la procédure a été ‘’viciée’’.

Une procédure qui suit néanmoins son cours, puisque comme l’on s’y attendait, le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, a été convoqué par le juge d’instruction, demain mercredi, même si Ousmane Sonko avait également déclaré récuser le juge du 8ème cabinet, qu’il accuse d’être sous la coupe de l’Exécutif.

Sonko s’arc-boute à la thèse du complot, accusant directement le président Macky Sall de vouloir l’écarter de la prochaine élection présidentielle de 2024. 

« Il faut que force reste à la loi »

Ce qu’a formellement réfuté, le Coordonnateur de la communication de la Présidence de la République sénégalaise. «C’est sa liberté de ne pas déférer à la convocation du juge. Ce que j’en pense, c’est  que l’argument du complot est insoutenable. Aucun d’entre nous n’est mêlé à ça. Il n’y a aucun complot. L’Etat n’a rien à voir avec ça. L’Alliance pour la République et la coalition Benno Bokk Yaakaar encore moins », a, en effet, déclaré, Seydou Guèye, invité de l’émission ‘’Jury du dimanche’’, dimanche, sur Iradio (privé).

« Il faut que force reste à la loi. Il faut que cette affaire soit tranchée par la justice, de façon impartiale, hors pression de quelque bord que ce soit… Ousmane Sonko est un justiciable comme tous les Sénégalais. Cette affaire est une affaire de mœurs. Elle n’a aucun relent de complot politique. C’est une affaire privée», avait-il ajouté, soulignant que « c’est lui-même, marié à deux femmes, rigoureux sur les questions morales …qui s’est rendu volontairement dans un salon pour livrer son corps à une jeune fille de 20 ans ».

Avant lui, le président Macky Sall, dans un entretien accordé à RFI, s’était mis au-dessus de la mêlée. « J’ai suffisamment d’affaires à traiter, pour m’occuper de choses aussi basses », avait-il déclaré.

Reste maintenant à savoir si Ousmane Sonko campera sur sa logique du refus de répondre à la convocation du juge. Auquel cas, ce dernier pourrait émettre un mandat d’amener contre lui.