L’affaire de viol présumé opposant Ousmane Sonko, le leader du parti politique Pastef, à Adji Sarr, une jeune masseuse d’un salon de beauté à Dakar, doit avoir une suite juridique. En d’autres termes, il faut que l’accusé réponde devant la justice. C’est la conviction d’Alioune Tine, fondateur de l’association pour les Droits de l’homme, Africa Jom Center.

Ousmane Sonko ne saurait se soustraire à la justice. C’est en clair le message lancé, hier dimanche, par Alioune Tine, qui a déclaré que le député opposant doit déférer devant les juridictions sénégalaises dans l’affaire dite Sweet beauty dans laquelle il est accusé de viols répétés et de menace de mort par une jeune femme de 20 ans.

« Il faut que Sonko aille devant la Justice. Nous en avons besoin », a dit le fondateur d’Africa Jom Center dans l’émission Jury du dimanche de Iradio (privée), hier. Selon Alioune Tine, cette affaire qui a causé la mort d’une dizaine de personnes, suite à de violentes manifestations après l’arrestation du leader de Pastef en mars dernier, doit être tirée au clair par la justice sénégalaise, malgré la théorie du complot développée par Ousmane Sonko.

Revenant sur les manifestations de mars dernier, l’ancien président de la Raddho déclare : «J’ai écouté toutes les parties, après la crise. C’est une réponse par rapport à des déclarations qui sont faites. Ousmane Sonko fait des déclarations qui sont interactives. Donc, nous avons une réponse du berger à la bergère. Ce n’est pas la solution et c’est une impasse. Cela veut dire qu’on n’a pas encore pris la mesure de la gravité de la crise que nous avons passée ».

Alioune Tine rappelle qu’Ousmane Sonko, lui-même, a exprimé le besoin d’une réforme de la justice, qui doit êtreregardée sereinement par les justiciables.

« Nous avons aussi besoin dans la sérénité, la réflexion, de voir qu’est-ce qui ne va pas et de le corriger. L’Etat, sa responsabilité, c’est de ne pas avoir de problème de ce genre. Il nous faut travailler de manière à ce que la justice pénale ne soit pas instrumentalisée, ni par l’Etat, ni par un Parti. Nous devons également faire autant pour la justice constitutionnelle parce qu’elle va dire tel peut être candidat, tel autre ne peut pas être candidat. Il nous faut retrouver la confiance dans la justice », a encore dit Alioune Tine.

Plusieurs observateurs ont déjà soutenu que cette affaire doit connaitre une suite juridique. Accusé de viol par la jeune Adji Sarr, Ousmane Sonko a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire en début mars dernier.