L’enquête sur l’affaire de viols répétés et de menace de mort dont est accusé l’homme politique Ousmane Sonko avance. Le dossier devrait même être transmis au procureur de la République ce mardi, en attendant l’audition du député, qui a refusé de déférer à la convocation des enquêteurs de la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane, à Dakar.
L’information est donnée par Les Echos. Ce journal dakarois qui a fait ébruiter cette affaire de viol du salon “Sweet Beauté” dans laquelle Sonko est accusé de viol et de menace de mort. Selon le média sénégalais, l’enquête est bouclée. Elle devait être clôturée par l’audition du leader du parti Pastef/Les Patriotes, qui a refusé de répondre à la convocation des enquêteurs, évoquant son immunité parlementaire.
Trois personnes ont été entendues par les gendarmes dans cette affaire. Il s’agit de la propriétaire du salon, Ndèye Ndiaye, de la masseuse Adji Sarr, qui a porté plainte contre Ousmane Sonko et d’une autre personne, présentée comme témoin. Toujours selon le journal, le dossier sera transmis aujourd’hui au procureur de la République.
Toutefois, jusqu’à ce mardi matin, aucune demande de levée de l’immunité parlementaire concernant Ousmane Sonko, n’a été transmise à l’Assemblée nationale par le Procureur de la Cour d’appel de Dakar pour enclencher la procédure et autoriser éventuellement que le député soit poursuivi, selon des sources parlementaires citées par les médias sénégalais. Une procédure qui, si elle est enclenchée, devrait prendre plusieurs jours, voire des semaines.
Des ténors du barreau de Dakar pour la défense d’Ousmane Sonko
En attendant, des ténors du barreau sénégalais ont constitué un pool d’avocats pour la défense de l’opposant et député à l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko. Il s’agit, entre autres de Mes Cheikh Khoureïchy Ba, Mouhamadou Bamba Cissé, Joseph Étienne Ndione, ou encore Demba Ciré Bathily. Ces derniers ont d’ailleurs adressé une correspondance au commandant de la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane, qui a convoqué Ousmane Sonko, lui rappelant que ce dernier est député à l’Assemblée nationale et lui demandant de se « conformer aux dispositions combinées des articles 61 de la Constitution et 58 de la Loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale ».
A signaler que la journée d’hier lundi, a été marquée par des affrontements entre des membres et sympathisants du parti d’Ousmane Sonko, qui s’étaient massés devant le domicile de leur leader à la cité Keur Gorgui à Dakar, et les forces de l’ordre. Des échauffourées ont éclaté, alors que la police tentait de les disperser. Jets de pierres et autres projectiles ont répondu aux gaz lacrymogènes des policiers. Plusieurs dégâts matériels et plusieurs blessés ont été notés selon plusieurs témoins. Le domicile du Directeur de cabinet politique du chef de l’Etat, Mahmout Saleh, a été attaqué par les manifestants. Dans la soirée, le domicile de l’ancien directeur des Domaines, dans la région de Louga, Mamour Diallo, aurait également été incendié par des manifestants, selon plusieurs médias. Mamour Diallo avait été accusé par Ousmane Sonko de détournement de 94 milliards FCFA, alors qu’il était le patron des Domaines.
Des leaders de l’opposition comme Mamadou Lamine Diallo de Tekki, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, ont apporté leur soutien à Ousmane Sonko. Dans l’après-midi d’hier, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall et le maire de Dakar Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, se sont rendus au domicile d’Ousmane Sonko pour lui témoigner également leur solidarité.