Sassou Nguesso fait le forcing pour être le premier chef d’État africain à rencontrer le président élu Donald Trump. Il se présente en ce jour aux États-Unis en tant que « président du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye » pour se faire recevoir par le successeur de Obama. Le prétexte annoncé : se concerter sur les moyens de sortir la Libye de la crise.
Le dictateur de Brazzaville essaie de prendre de vitesse Trump pour se faire adouber et par là même « effacer le doute très sérieux qui pèse sur sa réélection ».
L’opposition congolaise qui n’a jamais accepté sa forfaiture : scrutin sous blackout, plusieurs morts et de nombreux prisonniers politiques est vent debout pour dénoncer l’« arnaque politique ». Malheureusement son manque d’unité et de fermeté déteint négativement sur sa crédibilité.
Si Trump se fait piéger et « bénit » Sassou, alors il commencera du mauvais pied sa relation avec l’Afrique. Il donnera un signal fort aux dictateurs qui s’accrochent au pouvoir.
Au vu de ses premières déclarations rapportées sur Yaya Jammeh ; on pouvait penser qu’il allait faire trembler les autocrates qui s’accrochent au pouvoir.
Mais il faut attendre l’issue de cette première rencontre mais aussi et surtout les premiers pas du nouveau président américain, une fois qu’il sera installé à la maison blanche le 20 janvier.
Sassou Nguesso essaie de profiter de la situation floue actuelle pour s’imposer comme le « nouvel ami » de Trump. C’est de bonne guerre. Ses lobbyistes sont grassement payés et manoeuvrent en coulisses.
À moyen terme cependant c’est la réaction du peuple congolais qui va déterminer l’attitude des USA. Si la répression se poursuit et que les congolais font face alors Trump ne pourra ignorer la « réalité du terrain ».
Même si l’Afrique ne sera pas sa priorité, loin de là, il ne pourra pas détourner les yeux d’un continent en plein boom économique malgré les multiples boulets qui freinent son décollage.