Depuis Brazzaville, le Président congolais Dénis Sassou Nguesso a répondu tambour battant aux embarrassantes questions du duo de journalistes de Radio France Internationale et France 24. Plus que jamais, le Président Sassou a fait preuve de maîtrise des dossiers internationaux, africains et congolais. Sans porter de gants, le président Dénis Sassou a apporté des réponses pertinentes et pointues à des questions portant sur les relations entre son pays et la république démocratique du Congo, la gestion du Coronavirus, les velléités de se faire succéder au pouvoir par son fils et la position de l’Afrique face à la crise libyenne…
Répondant à une question portant sur l’utilisation de la recette malgache ( Artemisia), le président Denis Sassou-Nguesso confirme que tous les traitements qui sont faits ailleurs, comme le protocole du professeur Raoult ou l’Artemisia de Madagascar, doivent être essayés en milieu hospitalier, sous contrôle. Évoquant la chute des cours du pétrole et les difficultés de trésorerie dont le Congo pourrait souffrir, le Président congolais affirme : « Nous avons confiance, nous ne croyons pas à un effondrement de l’économie congolaise ».
Par ailleurs, le président Sassou informe sur l’existence de contacts avec le Fonds monétaire international et certains traders au plan international. Ceci, autorise à espérer recevoir dans un proche avenir, une aide se situant entre 300, 400 et 500 millions de dollars.
Le président congolais dément par ailleurs les révélations de l’ONG “Publiez ce que vous payez”, selon lesquelles : “sur 69 projets de santé publiés qu’elle a suivis en 2017 et 2018, aucun n’a abouti”. Le président Sassou dément sans ambages : «C’est dans l’imagination de ceux qui en parlent », coupe-t-il court, avant d’ajouter : “Tout ceci est faux. Aucun sou n’a été détourné. Nous avons programmé la construction de près de quatorze hôpitaux. Douze pour les départements, un hôpital central des armés, l’hôpital “mère-enfant” qui est terminé et qui est déjà opérationnel. Les autres sont à presque 75 % pour le gros œuvre. Mais tous ces chantiers sont maintenant suspendus à cause de la situation exceptionnelle, occasionnée par la pandémie du Covid-19″, a-t-il souligné.
Denis Sassou-Nguesso écarte aussi toute mesure de libération des opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, précisant qu’ils ne sont pas en prison à cause de leur engagement politique, mais plutôt pour des délits relevant du droit commun.
Aux rumeurs selon lesquelles, le Président Sassou préparerait don fils Denis Christel Sassou-Nguesso pour lui succéder au pouvoir, il rejette et banalise : « Cela est une légende qui n’existe que dans la tête de ceux qui la divulguent », répond-il avec une dose de fermeté.
Interrogé sur le dossier Libyen, le président congolais, qui dirige le Comité de Haut-niveau de l’Union africaine sur la Libye, déplore la situation qui prévaut sur le terrain, en indiquant toutefois que la tenue de la conférence de réconciliation nationale qui devait, récemment prévue en juillet 2020 à Addis Abeba sur la crise libyenne « n’est pas certaine, parce que les conditions actuelles ne permettent pas d’aller vers cet objectif ».
Il a cependant rappelé “qu’il n’y a pas de solution militaire en vue” et appelle ainsi les belligérants « à adopter la sagesse africaine » afin que la souffrance du peuple libyen soit abrégée le plus vite possible.