La marche de développement se poursuit au Congo. Le pays qui a fait de la mise à niveau des infrastructures l’une de ses priorités vient de se doter d’une nouvelle plateforme de développement du commerce transfrontalier. Inauguré hier, par le président Denis Sassou Nguesso, le nouveau débarcadère d’Oyo (département de la Cuvette), construit sur la rivière Alima, à plus de 400km au nord de Brazzaville a été doté d’un quai de 440 mètres linéaires.
Co-financé par le gouvernement congolais à hauteur de 20% et par la Chine à hauteur de 80%, le nouveau port d’Oyo devrait, selon plusieurs experts en logistique, faciliter l’acheminement des produits vers la capitale Brazzaville ainsi que vers les villes de Kinshasa et Kisangani en République démocratique du Congo (RDC). L’ouvrage, à travers lequel on peut atteindre facilement le Gabon et la région sud du Cameroun, donnera également un coup de pousse au transport des marchandises vers Bangui en République centrafricaine (RCA), toujours selon les logisticiens.
La mise en service du nouveau port permettra désormais aux transitaires de réduire les coûts du transport en réduisant la distance entre le port de Pointe-Noire et Ouesso ou d’autres villes. Ce constat est le même en ce qui concerne le transport au niveau de toute la région de l’Afrique centrale. La nouvelle infrastructure portuaire permettra également de préserver la route nationale n°2 qui connaît actuellement une dégradation à plusieurs endroits, notamment à travers l’évacuation des grumes produites par les sociétés forestières basées dans la partie septentrionale du pays, assurent plusieurs habitants de la région.
Du côté du gouvernement congolais, les retombées économiques annoncées pour le nouveau port sont importantes. Le ministre de l’aménagement du territoire et des grands travaux, Jean Jacques Bouya, dans une déclaration à la presse a d’ailleurs affirmé que « l’exploitation attendue du port permettra d’accroître la compétitivité des facteurs, donc l’abaissement des coûts, du faite de l’importance du tonnage transporté. Elle permettra également d’utiliser au maximum, l’offre du réseau existant ».
Un point de vue partagé par le ministre en charge des Zones économiques spéciales, Alain Akouala Atipault. Ce dernier a souligné que « le port d’Oyo est beaucoup plus stratégique que symbolique ». s’adressant à la presse nationale, le responsable a fait savoir « qu’Ici à Oyo-Ollombo, on a prévu l’érection d’une zone économique spéciale. Celle-ci se construit sur la base des infrastructures. Et compte tenu du caractère multimodal de cette partie de notre pays où on trouve la nationale 2, la rivière Alima et l’aéroport d’Ollombo, il était prévu qu’on construise un port ici ».
Pour rappel, le Congo a adopté, depuis l’arrivée du président Nguesso au pouvoir, une nouvelle politique basée notamment sur le développement des infrastructures. Déjà doté d’un port en eau profonde à Pointe-Noire et son chemin de fer qui le relie au port autonome de Brazzaville sur le fleuve Congo à la côte atlantique et la partie septentrionale, le pays a toujours joué le rôle de pays de transit, notamment pour ses voisins de l’Afrique centrale.