Le tribunal de Kinshasa a rendu un verdict sévère contre le directeur de cabinet du président Félix Thsisekedi, Vital Kamerhe et son co-accusé Sammih Jammal avec une condamnation de 20 ans de travaux forcés. Pour chacun des deux prévenus !
Kamerhe est aussi condamné à une peine de 10 ans d’inéligibilité et Jammal va être expulsé définitivement du territoire de la RDC, après l’exécution de sa peine de prison. C’est un coup de tonnerre dans le ciel de Kinshasa, mais les avocats de la défense vont faire appel.
Pour expliquer la sévérité de la sentence, le tribunal a soutenu que « Vital Kamerhe a violé les dispositions de la loi et les règles de passation des marchés et de décaissement des fonds publics. » Il a aussi précisé que Sammih Jammal n’a pas pu indiquer la destination des 48 millions de dollars issus du Trésor public.
La complicité des deux prévenus ne fait aucun doute, selon le juge.
Il faut rappeler que cette affaire concerne la constructions de logements préfabriqués dans le contexte des « 100 jours » du président Félix Tshisekedi.
La volonté d’accélérer les travaux pour respecter le deadline fixé, à savoir les cent jours, peut justifier une forme de course de vitesse qui a favorisé la corruption.
Toutefois dans un pays où ce jeu de corruption est comme un sport national, Vital Kamerhe apparaît comme un otage dans la partie de bras de fer entre Tshisekedi et Kabila qui sont des alliés et des adversaires politiques, en même temps.
Kabila démontre presque tous les jours qu’il tient l’essentiel des cartes en main, avec la majorité parlementaire et celle des gouverneurs de région. L’élimination de Kamerhe qui est un allié politique de Tshisekedi fragilise encore davantage le camp présidentiel dont le pouvoir est plus virtuel que réel.
Ce procès est politique et le mot de la fin le sera aussi, en appel, en cassation ou par la grâce.