Le nouveau gouvernement a été dévoilé mercredi en RDC, plus de cinq mois après la réélection du président Félix Tshisekedi et près de deux mois après la nomination de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.
La nouvelle équipe comprend 54 membres, contre 57 pour le précédent gouvernement. Parmi les changements notables, les ministres sortants des Affaires étrangères (Christophe Lutundula), de l’Intérieur (Peter Kazadi), des Finances (Nicolas Kazadi), quittent le gouvernement et sont remplacés par Thérèse Kayikwamba Wagner (Affaires étrangères), Jacquemain Shabani (Intérieur), Doudou Fwamba Likunde (Finances).
Parmi les ministres reconduits, Eve Bazaïba reste à l’Environnement et Patrick Muyaya demeure ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Et parmi les permutations, Jean-Pierre Bemba passe de la Défense, où il est remplacé par Guy Kabombo Muadiamvita, aux Transports.
La mise en place du gouvernement était attendue avec impatience, au moment où l’est du pays est confronté à une grave crise sécuritaire, la rébellion du M23 (« Mouvement du 23 mars »), soutenue par le Rwanda, occupant de larges pans de la province du Nord-Kivu.
Outre la sécurité, Félix Tshisekedi a placé parmi les priorités de son second mandat la création d’emplois, la diversification de l’économie, le renforcement du pouvoir d’achat…Malgré les immenses richesses minières du pays, la majorité de ses habitants vit sous le seuil de pauvreté.
Nommée le 1er avril, Judith Suminwa Tuluka, 56 ans, est la première femme à diriger le gouvernement en RDC. Ancienne ministre du Plan, elle succède à Jean-Michel Sama Lukonde, qui avait présenté sa démission le 21 février.
L’annonce de la composition du gouvernement intervient également dix jours après ce que l’armée a qualifié de « tentative de coup d’État ». Le 19 mai, un groupe d’hommes armés a attaqué le domicile de Vital Kamerhe, ministre sortant de l’Economie élu depuis président de l’Assemblée nationale, avant d’investir le palais de la Nation, qui abrite des bureaux du président de la République. Une quarantaine d’assaillants ont été arrêtés, selon l’armée, et quatre tués par les forces de sécurité.