Les partisans de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont pris les armes après le limogeage de son jeune frère, Zoe Kabila, de la tête de l’une des régions du pays.

Zoe Kabila a été évincé de son poste de gouverneur de la province du Tanganyika par l’Assemblée régionale jeudi, selon des responsables. Et cette mesure devrait élargir le fossé entre l’ancien chef de l’Etat et le président Félix Tshisekedi.

13 députés provinciaux alliés à Tshisekedi ont signé la motion d‘éviction du jeune Kabila, l’accusant de «mauvaise gouvernance, de manque de respect pour l’institution de l’Assemblée provinciale et pour les autorités nationales».

«Les 13 députés qui ont participé à la Session plénière ont voté pour la destitution du gouverneur Zoe Kabila», a déclaré à l’AFP, Cyrille Kimpu, Rapporteur de l’Assemblée.

Zoe Kabila a été le dernier des 26 gouverneurs de la RD Congo à ne pas avoir déclaré son soutien à Tshisekedi, qui bénéficie également d’une majorité de soutien au Sénat et aux Assemblées provinciales.

Le Front commun pro-Kabila pour le Congo (FCC), qui a affirmé que cette décision avait enfreint la Procédure, a exprimé son mécontentement face à la tournure des événements.

Un législateur du FCC, Dominique Bota, a allégué que Zoe Kabila était accaparé par les affaires du gouvernement dans la capitale Kinshasa.

«Le vote a eu lieu en l’absence de M. Zoe Kabila», a déclaré Bota, ajoutant que 12 députés du FCC avaient également été empêchés par les forces de sécurité d’accéder à la salle pour voter.

Ce limogeage est également un autre coup dur pour Kabila, qui a dirigé ce vaste pays d’Afrique centrale pendant près de deux décennies.

Kabila, qui a quitté ses fonctions en 2019, avait établi un réseau de soutiens dans la politique, les affaires et l’armée, jetant une ombre entre lui et Tshisekedi, son successeur.

La lutte pour le pouvoir qui s’en est suivi entre les deux camps, a vu Tshisekedi rallier à sa cause la plupart des députés de l’Assemblée nationale à Kinshasa cette année, lui permettant de mettre fin à un gouvernement de coalition avec le FCC et de nommer son propre Premier ministre.