Le Président Félix Tshisekedi avait affirmé son autorité devant les gouverneurs pro-Kabila.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisékédi, a pris récemment des ordonnances nommant des magistrats et des militaires. Des documents pas contresignés par le Premier ministre, Sylvestre IIunga IIunkamba. Ce dernier a publié un communiqué, affirmant n’avoir pas été informé de la prise de ces ordonnances. Sa famille politique, le FCC, dénonce une violation de la Constitution.

Le courant ne passe plus au sein de la coalition au pouvoir en RDC. En cause, des ordonnances prises par le président, mais pas contresignées par le Premier ministre. C’est plutôt le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, qui a apposé sa signature sur ces documents, sous le prétexte qu’il assurait l’intérim, alors que le chef du gouvernement, Sylvestre IIunga IIunkamba, était en déplacement à Lubumbashi. Toutefois, l’appartenance du vice-Premier ministre au camp du chef de l’Etat dérange le FCC, la famille politique de l’ancien président, Joseph Kabila.

Les membres du FCC, membres de la coalition au pouvoir, se sont réunis mardi soir, et ont rappelé ‘’que le contreseing du Premier ministre constitue, au-delà de sa nature juridique, le gage des équilibres des pouvoirs entre le président et le Premier ministre, qui est l’émanation de l’Assemblée nationale’’.

« Toutes les ordonnances n’ont été proposées, ni par le gouvernement, ni par l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la Magistrature, selon le cas. Encore moins délibérées en conseil des ministres. On constate, par ailleurs, que le Conseil supérieur de la Défense n’a pas été consulté », a, en effet, fustigé Willy Makiashi, membre du FCC sur RFI.

Une situation d’autant plus conflictuelle que le général John Numbi, une des grandes figures de l’ancien régime sous Joseph Kabila, reste sans affectation, suite à ces ordonnances prises par le président Tshisékédi. 

De hauts dignitaires du FCC originaires du Grand Katanga, ont estimé, hier mardi, qu’une telle décision du chef de l’Etat constitue une humiliation pour le général et lui ont accordé tout leur soutien.