Enfin le recensement des électeurs et leur inscription sur le fichier électoral est officiellement lancée en R.D.CONGO depuis dimanche dernier. Selon le président de la commission électorale nationale indépendante (CENI),CORNEILLE NAANGA la refonte du fichier va prendre seize (16) mois et donc sera achevée à la mi-2017. Ainsi le mandat du président Kabila sera terminé depuis un peu plus de six(6) mois(20 décembre 2016.
Et il resterait donc en place en attendant l’élection de son successeur pour faire la passation de pouvoir. La cour constitutionnelle s’est déjà prononcée sur ce cas de figure pour le valider. Mais l’opposition n’accepte pas cette interprétation de la constitution qui va permettre de maintenir le président Kabila à son poste au-delà du terme légal de son mandat.
Il y a trois jours, lors d’un meeting géant à Kinshasa, l’opposant historique, Etienne Tshisekedi avait écarté cette option et donné un ultimatum au régime pour que le scrutin présidentiel se tienne courant 2016 et que le président en place quitte le pouvoir avant la fin de l’année.
Le lancement officiel des opérations de révision du fichier est donc un trompe l’œil pour démontrer la bonne volonté du régime d’organiser des élections transparentes tout en favorisant, en réalité, le maintien du pouvoir actuel.
L’impossibilité pratique de résoudre l’opération de refonte du fichier dans un délai court est devenue un argument politique pour le régime qui a fait du dilatoire jusqu’ici pour mettre l’opposition et la communauté internationale devant le fait accompli.
Que va-t-il se passer maintenant ? Tout laisse croire que l’épreuve de force va s’engager à moins que des acteurs crédibles de la communauté internationale n’entrent en jeu pour garantir un accord entre le régime et les opposants.
Un régime de transition pourrait être une solution acceptable avec un gouvernement d’union nationale dirigé par une personnalité neutre et/ou considérée comme telle. Un technocrate ou un homme d’église pourrait faire l’affaire.
Mais si aucune négociation sérieuse n’est favorisée;la violence voire la guerre civile va déchirer la R.D.CONGO et ses populations. Ce serait une nouvelle tragédie dont le pays a intérêt à se passer. Encore faudrait-il que Kabila sache raison garder. Prolonger un mandat par tous les moyens possibles est un choix politique très risqué. Des autocrates plus puissants que Kabila avaient pensé en avoir les moyens politiques et militaires. Ils s’étaient fourvoyés et l’ont payé très cher par l’exil ou pire encore. L’histoire récente de la R.D.CONGO devrait suffire comme leçon politique.