Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a déposé mardi sa candidature à la présidentielle de décembre en République démocratique du Congo, au lendemain de l’annonce de sa décision de se lancer dans la course.
« Le fait de déposer ma candidature, de prendre la décision, de quitter mon confort, c’est déjà une victoire pour moi. C’est maintenant au peuple de décider », a-t-il déclaré à la presse à Kinshasa, sur les marches de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) où il venait de déposer son dossier de candidature.
« Notre pays va très mal (…) Le peuple congolais vit dans une forme d’esclavage qui ne dit pas son nom », a-t-il ajouté. « Indignez-vous, résistez, et si votre vote vous est volé, vous avez le droit de faire la révolution démocratique », a-t-il lancé à l’adresse des Congolais.
Lundi, devant des centaines de sympathisants enthousiastes, le gynécologue salué pour son action en faveur des femmes victimes de viols utilisés comme armes de guerre, a mis fin au suspense et annoncé qu’il serait candidat à la présidentielle du 20 décembre prochain.
Il rejoint une liste déjà longue de candidats, dont des poids-lourds de l’opposition comme Martin Fayulu ou Moïse Katumbi, qui comptent affronter le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis cinq ans et candidat à sa réélection.
Le scrutin étant à un seul tour, l’éparpillement des candidatures augmente les chances de l’emporter du président sortant, notent de nombreux observateurs de la vie politique congolaise, en s’interrogeant sur les éventuels alliances et regroupements qui pourraient s’opérer d’ici les élections.
Les dépôts officiels de candidatures à la présidentielle vont se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine. Parmi eux figure Félix Tshisekedi, qui avait annoncé dès 2020, trois ans avant la fin de son mandat, son intention d’en briguer un deuxième et dont la machine électorale se met depuis des mois en ordre de bataille.