Tshisekedi durcit le ton envers ses ex-alliés de l’opposition.

Le président Félix Tshisekedi a entamé lundi des « consultations nationales » pour tenter d’asseoir son pouvoir face au camp de son allié et prédécesseur Joseph Kabila. Une initiative qui intervient en pleine crise au sein de la coalition aux affaires en République démocratique du Congo.

Le président Tshisekedi avait créé la surprise en annonçant l’organisation de consultations nationales afin de créer une « union sacrée » en RDC. Ces consultations doivent durer jusqu’au 8 novembre.

Investi le 24 janvier 2019, l’ancien opposant Tshisekedi gouverne en coalition avec le Front commun pour le Congo (FCC) de son prédécesseur Kabila avec qui il a signé un accord politique de coalition. Mais les tensions récurrentes entre les deux camps depuis bientôt deux ans n’ont cessé de s’aggraver ces derniers mois.

La partie est d’autant plus difficile pour le chef de l’État et l’alliance qui le soutient, Cap pour le changement (CACH), que le camp Kabila est majoritaire au gouvernement (43 ministres contre 23) mais aussi au Parlement et dans les Assemblées provinciales.

Nombre d’acteurs de la scène politique spéculent sur une dissolution de l’Assemblée nationale qui, espère le camp Tshisekedi, lui permettrait d’y renverser le rapport de force avec ses alliés ou rivaux.

L’UDPS, le parti du président, n’exclut pas une « dissolution de l’Assemblée nationale, si cela s’avère être la dernière solution », confirme son secrétaire général Augustin Kabuya, cité par l’AFP.

La crise au sein de la coalition au pouvoir a pris de l’ampleur le 21 octobre, lorsque le chef de l’État a présidé la cérémonie de prestation de serment des trois nouveaux membres de la Cour constitutionnelle qu’il a nommés en juillet, malgré l’opposition de ses partenaires du FCC.

Le camp Kabila avait alors accusé le chef de l’État d’avoir fait « le choix délibéré de violer la Constitution » et qualifié la cérémonie d’ « irrégulière » pour « des personnalités nommées de manière illégale ».

Une bataille autour d’un enjeu stratégique à près de trois ans de la prochaine élection présidentielle: la Cour constitutionnelle a en effet le pouvoir de valider ou invalider les candidatures mais également les résultats du scrutin.