Les autorités congolaises ont attribué l’attaque qui a coûté la vie à l’ambassadeur d’Italie à Kinshasa et à deux autres personnes dans l’est de la RDC lundi aux rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Luca Attanasio, 43 ans, « est décédé à la suite de ses blessures » par balles après avoir été transporté « dans un état critique » en milieu de journée dans un hôpital des Nations unies à Goma. Au moment de l’attaque, il circulait à bord d’un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la province du Nord-Kivu, considérée comme l’une des zones les plus dangereuses du Congo, à la lisière du parc national des Virunga.
Dans un message lu dans la soirée par son porte-parole à la télévision nationale, le président congolais Félix Tshisekedi a condamné « avec la plus grande fermeté cette attaque terroriste ».
Le ministère congolais de l’Intérieur a accusé auparavant les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) d’être à l’origine de l’attaque meurtrière du convoi.
Les FDLR sont l’un des nombreux redoutables groupes armés qui menacent au quotidien les civils dans l’est de la RDC. Les FDRL ont été créées au début des années 2000 par des rebelles hutus rwandais. Certains d’entre eux ont participé au génocide des Tutsis en avril-juillet 1994 au Rwanda voisin, avant de se réfugier dans l’est de la RDC, déstabilisant durablement la région.
Avant d’être prises pour cible, les victimes circulaient dans deux véhicules du PAM, sans escorte de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), a indiqué une source de la Monusco, citée par l’AFP.
Pour le Baromètre sécuritaire du Kivu, il est possible que les FDLR soient responsables de cette attaque. Mais, il est « trop tôt pour le confirmer, car ce groupe n’est pas le seul à opérer dans cette zone, au pieds du volcan Nyiragongo », a indiqué le Baromètre dans une note à RFI.
Les FDLR eux-mêmes ont démenti, affirmant que leurs troupes sont trop éloignées de la zone, contrôlée, selon eux, par l’armée congolaise. « Nos troupes sont très loin du drame. Cet acte ignoble a eu lieu entre Goma et Kibumba où sont installés des éléments des FARDC, au-delà de la route qui mène de Goma à Rutshuru », a réagi le colonel Placide Niyiturinda, porte-parole de leurs Forces armées combattantes, cité par RFI.