Une marche de protestation contre la force Est-africaine déployée dans l’Est de la République démocratique du Congo a été violemment dispersée et des journalistes ciblés par la police hier mercredi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Plusieurs milliers de soldats du Kenya et du Burundi ont été récemment déployés en renfort de l’armée congolaise et des Nations unies pour lutter contre les groupes armés dans l’Est de la RDC. 750 militaires Sud-soudanais sont attendus prochainement.

« La population est fatiguée de voir cette force inutile de l’EAC se transformer en une mission d’observation qui regarde comment on nous massacre », a déclaré Espoir Mwinuka, un militant de la Lucha, un groupe de jeunes activistes, co-organisateur de la marche, cité par l’AFP.

« Sur le terrain, ils ne font rien à part servir de bouclier à l’ennemi, donc cette force n’a pas sa raison d’être chez nous », a ajouté Josue Wallay, un autre militant de la Lucha, présent dans le cortège.

La frustration monte après que les militaires kényans ont organisé des cérémonies de retrait des rebelles du groupe M23, et de reprise de contrôle par l’EAC, dans deux localités au Nord de Goma, fin décembre et début janvier. Ce retrait a été dénoncé comme « un leurre » par l’armée congolaise et contredit par des témoignages affirmant que le M23 occupe toujours des positions d’où il était censé se retirer.

La rébellion majoritairement tutsi du M23 a repris les armes fin 2021. Le Rwanda est accusé de soutenir et équiper en partie ses combattants, qui se sont emparés de vastes pans du territoire de Rutshuru, au Nord de Goma. Depuis fin octobre et malgré des déclarations de cessez-le-feu et de retraits de ses troupes, le M23 continue d’affronter l’armée congolaise et des groupes armés.