L’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies

Malgré ses inquiétudes sur les violences dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l’ONU a engagé hier mardi, un retrait anticipé mais progressif des Casques bleus du pays à partir de fin 2023, comme réclamé par Kinshasa.

A la veille d’élections à haut risque dans le pays, qui coïncident avec l’expiration du mandat annuel de la mission de maintien de la paix de l’ONU (MONUSCO), le Conseil, dans une résolution adoptée à l’unanimité, a souligné son “inquiétude concernant l’escalade de la violence” dans l’Est et “les tensions entre le Rwanda et la RDC”.

Malgré cette situation, le gouvernement congolais réclame depuis des mois un retrait “accéléré” des Casques bleus, à partir de fin 2023 et non fin 2024. Il juge la force onusienne inefficace pour protéger les civils face aux groupes armés et milices qui sévissent depuis trois décennies dans l’Est de la RDC. 

Une accusation similaire à d’autres pays africains, notamment le Mali qui a imposé le départ dans l’urgence de la mission de l’ONU Minusma. Mais qui n’a pas empêché Kinshasa de demander la semaine dernière l’aide de la Monusco pour l’acheminement du matériel électoral. Plusieurs membres du Conseil, notamment les Etats-Unis, ont émis des doutes ces derniers mois sur le fait que les forces congolaises soient prêtes à remplacer la Monusco pour assurer la sécurité de la population. 

“Les membres de ce Conseil suivront les choses de près, au moment où le gouvernement de RDC veut assumer la pleine responsabilité de la protection des civils avec le retrait de la Monusco”, a d’ailleurs souligné mardi l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood. Mais les missions onusiennes ne pouvant opérer sans autorisation du pays hôte, la RDC veut elle aussi – mais moins frontalement que la junte malienne – forcer la main du Conseil de sécurité. 

Dans sa résolution, le Conseil décide “d’amorcer le retrait progressif, responsable et durable” de la mission, en accord avec un plan de retrait conclu en novembre entre Kinshasa et la Monusco, qui n’a pas été rendu public. La première phase planifie le retrait complet des Casques bleus de la province du Sud-Kivu d’ici fin avril 2024, retrait qui commencera “avant la fin 2023”.

A partir de mai 2024, la Monusco ne sera ainsi présente que dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Et à partir du 1er juillet, ses effectifs seront réduits de quelque 2.350 personnes (soit un effectif maximal autorisé d’environ 13.800 militaires et policiers). La poursuite éventuelle du retrait devra être déterminée sur les bases d’un rapport d’évaluation de la première phase, que le Conseil attend d’ici fin juin 2024.