Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a remporté une nouvelle bataille dans son bras de fer contre son prédécesseur Joseph Kabila, et ce avec le dépôt d’une motion de censure à l’Assemblée contre le gouvernement et son Premier ministre pro-Kabila.
Le chef du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba est invité à se présenter mardi 26 janvier à 13h devant la séance plénière de l’Assemblée nationale, selon l’AFP, citant une source parlementaire.
Déposée vendredi soir au bureau provisoire de l’Assemblée, la motion de censure a été signée par 301 députés sur 500 au total. Ces députés se réclament de l’ « Union sacrée de la nation » voulue depuis décembre par le président Tshisekedi autour de sa politique.
Déclaré vainqueur des élections du 30 décembre 2018, le chef de l’Etat gouvernait jusqu’à cette date en coalition avec son prédécesseur Kabila, qui avait gardé le contrôle du Parlement selon les résultats officiels de ces mêmes élections.
« Les échecs répétés dans l’exécution de son programme, les fautes graves cumulées et l’incompétence notoire du Premier ministre et des autres membres du gouvernement justifient cette motion de censure”, expliquent les signataires dans un document de 30 pages, relayé par l’AFP.
Bras de fer
Ils affirment que c’est « spécialement dans le domaine de la défense et de la sécurité que se constate l’échec du gouvernement » en se référant aux violences qui se poursuivent dans l’Est du pays.
Sur fond de tensions politiques avec son prédécesseur Joseph Kabila, le président Tshisekedi avait suspendu les réunions du conseil des ministres dès le mois d’octobre. Le chef de l’État a ensuite annoncé le 6 décembre la fin de sa coalition au sommet de l’État avec le camp Kabila.
Le 1er janvier, Tshisekedi a nommé le sénateur Modeste Bahati pour identifier une nouvelle majorité qui lui soit favorable à la chambre basse du parlement. Sa mission est de 30 jours, renouvelable une fois.
« Je suis chaque jour réconforté par l’adhésion massive de la classe politique à l’Union sacrée de la nation que j’ai initié pour maximiser les chances pour poursuivre le processus de démocratisation et du développement du pays », a déclaré vendredi le président Tshisekedi, lors de ses vœux au corps diplomatique.