Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi


Le président de la République démocratique du Congo, 
Félix Tshisekedi, a décrété l’ « Etat de siège » au Nord-Kivu et en Ituri. Il s’agit des deux provinces de l’Est du pays frappées par la violence des groupes armés et des massacres de civils.

« Le président de la République a informé le Conseil des ministres de sa décision de proclamer, conformément à l’article 85 de la Constitution, un Etat de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri », a déclaré le Porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

L’article 85 prévoit que le président proclame « l’Etat d’urgence ou l’Etat de siège », « lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national, ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions ». « Il en informe la Nation par un message », ajoute la Constitution congolaise, citée par l’AFP.

Tshisekedi promet des « mesures radicales » !

Le président Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, avait prévenu jeudi qu’il préparait des « mesures radicales » face à l’insécurité dans l’Est du pays.

La semaine dernière à Paris, il avait demandé au président Emmanuel Macron l’aide de la France pour « éradiquer » dans la région de Beni (Nord-Kivu),les Forces démocratiquesalliées (ADF), un groupe armé extrémiste.

La veille, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukondeévoquait déjà « l’Etat d’urgence » à l’Est, « avec notamment le remplacement de l’administration civile par l’administration militaire ».

Des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l’Est de la RDC – 122, d’après un groupe d’experts.Les ADF, à l’origine des rebelles ougandais, sont de loin les plus meurtriers : ils sont accusés du massacre de plus de 1.000 civils rien que depuis novembre 2019 dans le territoire de Beni.

Riches en minerais, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu ont basculé dans la violence lors des deux guerres du Congo,(1996-97 ; 1998-2003), sans retrouver une vraie stabilité depuis. Plus au Nord, la province de l’Ituri a de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d’une quinzaine d’années.