Visé par une motion de censure adoptée par l’Assemblée, le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a remis vendredi sa démission au président Félix Tshisekedi. Ce dernier bénéficie d’une large majorité à l’Assemblée nationale et dispose désormais d’un champ libre pour nommer son propre chef de gouvernement.
Désavoué par l’Assemblée, le Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a remis, vendredi, sa démission au président Félix Tshisekedi. Celui-ci a désormais les mains libres pour nommer son propre chef de gouvernement soutenu par sa nouvelle majorité parlementaire.
Proche de l’ancien président Joseph Kabila, le premier ministre « dit avoir tiré les conséquences de l’évolution de la situation politique actuelle », a déclaré un porte-parole de la présidence, Giscard Kusema, cité par l’AFP. Pour l’heure, il est « trop tôt » pour savoir quand le président va nommer son prochain chef de gouvernement, a-t-il ajouté.
« Le premier ministre du gouvernement de coalition Sylvestre Ilunga Ilunkamba vient de remettre sa démission au Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo », a confirmé peu après la présidence sur son compte Twitter.
Motion de censure
Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement avaient fait l’objet d’une motion de censure largement adoptée par l’Assemblée nationale mercredi (367 voix sur 377 votants, sur un total de 500 députés).
Ilunga Ilunkamba avait dans un premier temps déclaré ne pas reconnaître la légitimité de l’actuel bureau provisoire qui gère l’Assemblée. « Tout en réaffirmant les observations que j’ai formulées » sur le bureau provisoire, « je me dois de reconnaître la compétence de l’Assemblée nationale à examiner la motion de censure qui m’a été destinée dès lors qu’elle a été signée par 301 députés », avait-il finalement fait savoir dans son communiqué daté de jeudi.
Ilunga Ilunkamba, 73 ans, avait été nommé en mai 2019 par le président de la République, en accord avec son prédécesseur Joseph Kabila, dont les proches étaient majoritaires à l’Assemblée.
Il était à la tête d’une équipe gouvernementale pléthorique de quelque 65 ministres, dont les deux tiers appartiennent au Front commun pour le Congo (FCC), le regroupement des forces politiques de Joseph Kabila.
Le 6 décembre dernier, Tshisekedi avait annoncé unilatéralement la fin de sa coalition avec Kabila et sa volonté de disposer de sa propre majorité « d’union sacrée de la Nation » au Parlement pour conduire sa politique de réformes.
Le chef de l’Etat dispose désormais d’une majorité de 391 députés sur 500, selon le rapport rendu jeudi par « l’informateur » (selon les termes de la Constitution) et ancien ministre Modeste Bahati Lukwebo, nommé le 1er janvier pour identifier cette nouvelle majorité. Cette « majorité écrasante » devrait permettre l’investiture d’un prochain gouvernement pro-Tshisekedi à l’Assemblée nationale.