Les sept pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), ont annoncé avoir prolongé jusqu’à septembre le mandat de leur force militaire chargée de réduire les violences dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), et critiquée par Kinshasa.
Cette force composée de soldats kényans, ougandais, burundais et sud-soudanais, a été déployée graduellement depuis novembre dernier en réponse à une avancée des rebelles du M23 (“Mouvement du 23 mars”), dans cette région en proie aux groupes armés depuis près de 30 ans.
Son avenir posait question, notamment depuis que le président congolais Felix Tshisekedi avait déclaré début mai qu’elle pourrait être invitée à quitter le pays fin juin, à peine trois mois après son déploiement complet.
La Mission de la force régionale (EACRF) « n’est pas remplie », avait-il estimé en dénonçant sa complaisance avec « les terroristes du M23 », qu’il estime soutenus par le Rwanda, lui aussi membre de l’EAC.
Mais mercredi lors d’un sommet organisé au Burundi, les sept pays de l’EAC (Burundi, RDC, Kenya, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Ouganda), ont convenu de maintenir les troupes au moins jusqu’au 8 septembre, pour consolider les « progrès » faits sur le terrain, selon un communiqué de l’organisation.
Des dizaines de groupes armés sévissent dans l’Est de la RDC depuis des décennies, pour beaucoup hérités des guerres régionales des années 1990-2000. Dans la province du Nord-Kivu, le M23 s’est emparé depuis novembre 2021 de larges territoires riches en minerais, et continue d’avancer malgré une feuille de route pour la paix conclue à Luanda, en Angola, en juillet 2022.
Le mandat de l’EACRF a été perçu localement dans un premier temps comme « offensif », comme le souhaite Kinshasa, mais les pays contributeurs ont ensuite souligné qu’elle était « neutre » et ne venait pas pour combattre les rebelles. Début mai, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), a promis d’envoyer elle aussi des troupes dans l’Est de la RDC, sans préciser de date ni de nombre.