La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, marquée par une recrudescence des attaques contre les civils et les infrastructures essentielles. Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport publié samedi, mettant en lumière une escalade de la violence dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Goma et Bukavu sous le contrôle du M23
Les villes stratégiques de Goma et Bukavu, capitales respectives du Nord et du Sud-Kivu, sont désormais sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par l’armée rwandaise, selon le rapport de l’Ocha.
Entre le 1er et le 3 mars, plusieurs centres hospitaliers de Goma ont été pris pour cible par des groupes armés. Cette attaque contre des infrastructures médicales marque une nouvelle escalade dans le conflit, mettant en danger le personnel soignant et privant de nombreux civils de soins de santé.
Dans la ville, la situation sécuritaire reste très préoccupante en raison d’une montée en flèche des actes criminels :
✔ Braquages de domiciles
✔ Vols
✔ Agressions
Affrontements entre le M23 et les groupes armés locaux
De nouveaux combats ont éclaté entre le M23 et d’autres groupes armés locaux entre le 18 et le 25 février dans le groupement de Biiri, situé dans le territoire de Masisi.
Ces affrontements ont fait :
- Quatre morts parmi les civils,
- Un travailleur humanitaire tué par une balle perdue le 20 février,
- Un enfant réfugié dans la base humanitaire blessé.
Déplacements massifs de populations
Dans le territoire de Lubero, plus au nord, les combats entre le M23 et les forces gouvernementales ont provoqué le déplacement forcé de plus de 100.000 personnes le long des axes :
- Alimbongo-Kitsombiro
- Alimbongo-Kipese
- Bingi-Kasugho
Ces déplacés se sont dirigés vers les localités de Masereka, Kyondo, Musienene et la ville de Butembo.
Face à cet exode massif, plusieurs infrastructures essentielles sont désormais à l’arrêt :
✔ Fermeture de plusieurs centres de santé
✔ Près de 50.000 enfants privés d’accès à l’éducation
✔ Manque d’accès aux soins médicaux pour des milliers de personnes
Pillage des structures médicales
Le 25 février, dans le territoire de Walikale (à l’ouest), un groupe armé a pillé le centre de santé de Rusamambu après des affrontements avec le M23. Des kits médicaux ont été volés, et la structure a été gravement endommagée par des tirs.
Un conflit soutenu par le Rwanda ?
Le M23 a repris les armes fin 2021 contre le gouvernement de Kinshasa et s’est emparé, depuis, de vastes territoires dans le Nord et le Sud-Kivu, le long de la frontière avec le Rwanda.
Des experts de l’ONU estiment que le M23 bénéficie du soutien direct de 4.000 soldats rwandais. Cette implication extérieure complexifie davantage une crise sécuritaire et humanitaire déjà critique, laissant planer la menace d’une conflagration régionale.
Une crise humanitaire de grande ampleur
Alors que le M23 renforce son emprise sur le terrain, la crise humanitaire dans l’est de la RDC atteint des proportions alarmantes. L’ONU et les ONG humanitaires appellent à une réponse internationale urgente pour éviter une catastrophe humanitaire et ramener la stabilité dans une région marquée par des décennies de conflit.