Le Président en exercice de la Conférence internationale du groupe des pays des Grands Lacs, Monsieur Denis Sassou N’Guesso, presse la classe politique congolaise de régler leurs différends et de respecter le calendrier électoral récemment publier par la Commission électorale(CENI).

La date de l’élection présidentielle fixée au 23 décembre 2018 doit être maintenue si la RDC envisage d’avancer dans son complexe processus démocratique.

Dans une déclaration rendue publique le 10 novembre 2017, à Brazzaville, Denis Sassou N’Guesso a annoncé les couleurs. « Tous les acteurs politiques et ceux de la société civile doivent se mobiliser en vue de la mise en œuvre de l’agenda (calendrier électoral ) dans l’unité, là sérénité, la Paix et le respect des accords du 31 décembre 2016 », a-t-il dit. Il engage ainsi tous les partenaires étrangers à faire bouger les lignes des négociations qui patinent dans ce pays où les citoyens désespèrent de l’avenir.

La RDC, pays continent de 2,6 millions de km2 de superficie qu’occupent 75 millions d’habitants, traverse une période très cruciale pour son avenir. Les problèmes de gouvernance, la pauvreté, l’instabilité politique montrent que ce pays scandaleusement riche peut basculer où se désintégrer du jour au lendemain.

Le processus de paix nationale et régionale qui devrait servir de base de stabilité est confronté à un cycle de conflits récurrents et des violences persistantes perpétuées par des milices armées tant nationales qu’étrangères. Plus de deux millions de déplacés ont été enregistrés ces dernières années, sans compter les victimes des violences sexuelles et de violation de droits de l’Homme. Les problèmes essentiels de reconstruction du pays, de réforme du secteur de la sécurité et de l’éradication de la pauvreté sont devenus des sujets de seconde zone dans ce pays où la politique est devenue un sport national.

Conscient de tous ces défis à relever, Denis Sassou N’Guesso, Président en exercice de la CIGPL, estime que le temps est venu de s’atteler aux causes les plus profondes des conflits à répétition en RDC et de mettre un terme aux cycles de violence récurrents.

Cette option qu’il défend de façon rigoureuse le pousse à interpeler tout d’abord la classe politique congolaise à aller vers des actions concrètes susceptibles de garantir d’abord la paix.

Ensuite, Il implore la communauté internationale à s’associer aux efforts menés au sein de la conférence internationale des pays des Grands Lacs. L’objectif est de sortir la RDC d’une crise électorale à l’origine de son instabilité politique et économique chronique, depuis plus de trois décennies.

S’appuyant sur la Charte de l’Union Africaine sur l’organisation des élections libres et crédibles, le Président en exercice de la Conférence internationale des pays des Grands Lacs, Mr Denis Sassou N’Guesso, apprécie à sa juste valeur, le nouveau fichier électoral inclusif qui, au demeurant, laisse transparaître de nombreux défis à relever.

a/. Les défis techniques. Il faut aboutir à un fichier électoral inclusif qui intègre les jeunes ayant atteint l’âge de la majorité, 18ans, dès l’année 2011 et qui représentent plus de 7 millions de potentiels électeurs. À cela, il faut ajouter les contraintes financières. Selon la CENI, un montant de 1,145 milliard de dollars sont recherchés pour organiser ces élections. Ce montant représente un neuvième du Budget global de l’Etat congolais. Sans l’appui financier de la communauté internationale, ces élections ne pourront pas se tenir.

b/. Les défis politiques. Le mutisme semble être la stratégie politique adoptée par le régime en place. Pour se rassurer de la bonne marche de ce processus jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle, le 23 décembre 2018, il faut savoir répondre à la question : « quel avenir politique pour Joseph Kabila en RDC ? » Le pouvoir en place à certainement son agenda politique face à l’opposition qui mise sur un soulèvement populaire, en cas de glissement de calendrier. À toutes ces stratégies politiques qui peuvent s’avérer périlleuses pour la RDC, Denis Sassou N’Guesso devra miser sur son expérience de fin négociateur en matière de résolution de conflits. Un délicat travail qu’il réussit du reste jusqu’à ce jour.

c/. Les défis sécuritaires. La conquête du pouvoir n’est pas synonyme de recours à la violence armée. Le régime et l’opposition se braquent souvent sur cette question cruciale du TOUT POUVOIR ou RIEN. La conséquence est la détérioration de la situation de respect des droits humains en RDC. Il est temps de trouver des mécanismes de sécurisation et de pacification du système et contexte électoral.

d/. Les défis judiciaires et juridiques. La justice semble manquer d’impartialité et d’indépendance pour être à la hauteur des défis qui s’imposent à elle : liberté d’expression et droit d’association.

Ainsi, la question de la sortie de crise en RDC est donc fonction de la détermination des uns des autres à prendre à bras le corps la question du dialogue et celle du destin de la nation congolaise. Nombre de conclaves pour la paix et le développement ont eu lieu. Mais aucun n’a réussi à résoudre les problèmes essentiels des 75 millions de Congolais dont plus de 70% se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté.

Pour le cas de la RDC, Denis Sassou N’Guesso est pour la promotion d’un système de gouvernement représentatif. Ce système n’est possible que par la tenue régulière des élections transparentes, justes et libres. Or la RDC vogue dans une inconstitutionnalité chronique, née du dépassement des mandats de plusieurs institutions dont la présidence de la République, l’Assemblée nationale et le Sénat.

Pour aller vers une véritable culture de démocratie et de la paix, la RDC doit résolument revenir aux fondamentaux. Et la publication du calendrier électoral inclusif par la CENI marque une étape importante dans ce processus.

Le Président en exercice de la Conférence internationale des pays des Grands Lacs, Mr Denis Sassou N’Guesso, est du reste conscient des mic-macs politiques des dirigeants politiques congolais (RDC), au point où, dans sa déclaration, il insiste avec fermeté sur le « respect strict et l’application du calendrier électoral » publié par la CENI.

Mais au-delà de tout, un autre défi de taille devra être relevé : Comment dérouler le processus électoral et couvrir un pays continent de 2,6 millions de km2 (superficie), avec ses 132000 bureaux de vote disséminés à travers le pays, lorsqu’on sait que la RDC n’est pas suffisamment maillée en voies de communication ?

L’espoir est de Paix est certainement permis. Mais wait and see !