Zoé Kabila, gouverneur de la province du Tanganyika, dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo (RDC), et jeune-frère de l’ex-président Joseph Kabila, a été destitué jeudi en son absence.
La décision de destituer le gouverneur Kabila a été critiquée par certains élus nationaux. « La honte du siècle », a tweeté la sénatrice Francine Muyumba Nkanga. « Les 13 députés (provinciaux) qui ont participé à la (séance) plénière, ont voté pour la destitution du gouverneur Zoé Kabila », a déclaré Cyrille Kimpu, Rapporteur de l’Assemblée provinciale du Tanganyika, cité par l’AFP.
Le vote a eu lieu à l’absence de Zoé Kabila, « retenu à Kinshasa par le gouvernement central », a expliqué de son côté le député Dominique Bota, membre du Front commun pour le Congo (FCC), qui regroupe les partisans de l’ancien président Kabila.
Dans leur motion, les 13 députés provinciaux signataires, membres de l’Union sacrée de la Nation (USN) du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, reprochent au gouverneur Zoé Kabila, « la mauvaise gestion de la province, le manque de respect à l’institution Assemblée provinciale, ainsi qu’aux autorités nationales ».
« Un Etat qui ne respecte pas ses propres lois est un Etat faible. Quelques graves qu’aient été les faits reprochés au gouverneur Zoé Kabila, l’idéal et la règle auraient été qu’il ait droit à la défense, principe clé de l’Etat de droit qui exclut l’arbitraire », a réagi sur Twitter le député national Claudel Lubaya, membre de l’USN de M. Tshisekedi. « La honte du siècle », a renchéri la sénatrice Francine Muyumba Nkanga.
Investi le 24 janvier 2019, le président Félix Tshisekedi a mis fin à son alliance avec le camp de son prédécesseur Joseph Kabila après près de deux ans de cogestion du pays. Après des mois de crise, Tshisekedi a réussi à renverser la majorité parlementaire en sa faveur, en ralliant le soutien de députés pro-Kabila, sur fond de menace de dissolution de l’Assemblée nationale. Sur les 26 gouverneurs de provinces en RDC, Zoé Kabila est le seul à n’avoir pas rejoint le camp de Tshisekedi.
Actuellement, le président Tshisekedi dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les Assemblées provinciales. Les principales institutions politiques du pays sont dirigées par ses partisans.