La Cour internationale de justice (CIJ) a fixé hier mercredi à 325 millions de dollars, le montant des réparations que Kampala doit verser à Kinshasa pour l’invasion par l’Ouganda de l’Est de la République démocratique du Congo, lors de la guerre de 1998-2003.
La somme fixée par la CIJ, plus haute juridiction de l’ONU, est loin des 11 milliards de dollars que réclamait la RDC dans cette longue bataille juridique ; un montant qualifié d’exorbitant par l’Ouganda.
Les juges de la Cour, dont le siège est à La Haye, ont estimé que Kinshasa n’avait pas apporté de preuves suffisantes pour étayer la responsabilité directe de son voisin dans plus de 15.000 des très nombreux morts d’un conflit parmi les plus meurtriers au monde depuis la Seconde Guerre mondiale.
« La Cour fixe le montant total des réparations accordées à la RDC à 325 millions de dollars américains », a déclaré la juge, Présidente de la Cour, Joan Donoghue. L’Ouganda doit verser à la RDC 225 millions de dollars pour les pertes en vie humaines, 40 millions de dollars pour les dommages aux biens et 60 millions de dollars pour les dommages aux ressources naturelles, a-t-elle précisé.
Les deux parties, qui ont accepté de laisser la CIJ trancher leur différend, sont obligées de suivre ses décisions, lesquelles sont sans appel ; mais la Cour, créée en 1946 pour régler les litiges entre Etats, n’a aucun moyen de les faire respecter.
La CIJ a statué en 2005 que l’Ouganda devait payer des réparations pour avoir envahi la RDC pendant la Deuxième guerre du Congo (1998-2003). Ce conflit a impliqué jusqu’à neuf pays africains, parmi lesquels l’Ouganda et le Rwanda qui soutenaient des forces rebelles dans l’Est du pays, riche en minerais.
Les deux guerres successives qui ont, entre 1996 et 2003, dévasté le pays – appelé Zaïre jusqu’en 1997 puis République démocratique du Congo – ont fait plusieurs centaines de milliers de morts. A la suite du jugement de 2005, les deux pays voisins n’avaient pas trouvé d’accord sur le montant des réparations, malgré plusieurs reports de l’affaire par la CIJ qui n’avait plus d’autre choix que de fixer elle-même la somme.