Entre la RDC et le Rwanda un conflit ouvert a éclaté avec l’expulsion, hier samedi (29 octobre) ,de l’ambassadeur rwandais à Kinshasa, Vincent Karega.
Le président Félix Tshisekedi a pris cette décision grave pour s’insurger contre les « actes de soutien militaire » de Kigali aux rebelles du M23 qui ont déterré la hache de guerre depuis fin 2021.
Après leur défaite en 2013,suivie de la signature d’un accord de paix à Nairobi.
La dissolution du M23 avait été actée, mais ce mouvement de rébellion composée de militaires congolais en rupture de ban ,depuis 20 ans ,alterne négociations de paix et reprise de la lutte armée.
Les experts de l’ONU ont révélé qu’ils bénéficiaient d’un soutien logistique et en ressources humaines du Rwanda.
Kigali a toujours démenti, sans convaincre.
La rupture de facto des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda annonce une escalade des conflits sanglants qui sont récurrents dans la zone du Nord-Kivu.
Lesquels sont aussi causés par des appétits économiques aiguisés par les richesses minières exceptionnelles de cette région de la RDC.
En vérité c’est tout le territoire de ce pays immense (qui est plus grand que la France, l’Espagne, la Suède et l’Allemagne réunis), qui regorge de minerais fabuleux : diamants, coltan ,or etc. Et qui attisent les convoitises des voisins et des prédateurs du monde entier.
L’Etat congolais n’a pas les moyens de contrôler ce vaste territoire et, encore moins d’y instaurer ordre et sécurité.
Le Rwanda fait du « braconnage » et prétexte agir contre les rebelles du FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda),il est vrai composé, entre autres, d’anciens génocidaires Hutu.
Il y a aussi les attaques de congolais contre les « Bayamulengue »,des Tutsi congolais qui sont dénoncées par Kigali ,à juste raison.
Cette partie de l’Afrique centrale, avec la Centrafrique,constitue une zone volcanique au propre comme au figuré.
La paix sociale y est « une denrée rare » ; la précarité et les conflits ,une menace permanente.
Malgré la présence des Casques bleus !
Ce qui se passe actuellement est une nouvelle séquence d’une tension politique multidimensionnelle.
L’instabilité de la RDC est chronique et la présidentielle annoncée pour fin 2023 n’est pas étrangère aux développements constatés au Nord Kivu.
A noter que les dernières élections présidentielles prévues en 2016,avaient été organisées seulement en 2018. Faute de moyens financiers !
Qu’en sera -t-il cette fois ?
C’est une équation ouverte que complexifie l’offensive des rebelles du M23 dont l’intensité surprend et les victoires militaires ,aussi.
Le temps permettra d’y voir plus clair ,même si, pour le moment ce sont encore les populations qui sont les victimes, avec des civils tués par les bombardements et des milliers de personnes jetées sur les chemins de l’errance.