Le président Félix Tshisekedi


Le chef de la Garde républicaine de la République démocratique du Congo a ordonné à ses hommes de « ne pas comploter » contre le président Félix Tshisekedi, en pleine crise au sein de la coalition au pouvoir avec les forces politiques de son prédécesseur Joseph Kabila.

« Je vous invite à ne pas comploter contre le pouvoir en participant à des réunions clandestines. Restez des patriotes habités par la loyauté, la fidélité envers le chef de l’État », a déclaré le général-major Christian Tshiwewe, chef de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite chargée de la protection du chef de l’État.

« Ma mission est de protéger le chef de l’État comme il se doit. Ne m’induisez pas en erreur », a-t-il insisté dans une vidéo apparue lundi sur les réseaux sociaux. « Trahir le Congo pour nous, c’est trahir le président de la République en allant à l’encontre de ses directives », a-t-il ajouté.

La Garde républicaine est composée majoritairement par des militaires choisis par l’ancien président Kabila, au pouvoir pendant 18 ans (2001-2019). L’actuel chef de la GR, le général Tshiwewe, était le chef adjoint de cette unité sous le régime précédent, selon l’AFP.

Le président Tshisekedi a invité les commandants de grandes unités et des régions militaires de la RDC à Kinshasa pour une réunion, selon plusieurs sources militaires. La réunion pourrait se tenir mardi, selon plusieurs officiers.

Quelques jours auparavant, le porte-parole de l’armée, le général-major Léon Richard Kasonga, avait lui aussi insisté sur « l’apolitisme » de l’armée. Ces déclarations de la « grande muette » interviennent dans un moment de crise et d’attente au sein de la coalition au pouvoir.

Cette coalition réunit les forces politiques de l’actuel chef de l’Etat et celles de son prédécesseur, majoritaires au Parlement. Englué dans les tensions avec la majorité pro-Kabila, le président Tshisekedi a lancé le 2 novembre des « consultations politiques » qui ont pris fin mercredi.

Le chef de l’État doit désormais annoncer ses décisions. Les dirigeants de son parti l’UDPS l’invitent à « tourner la page » de la coalition, donc de rompre avec l’accord secret signé avec son prédécesseur en janvier 2019.