Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la R.D. CONGO est en première ligne pour essayer d’empêcher la mise en œuvre de l’accord signé par le pouvoir et l’opposition congolaise. Il met en exergue « les prérogatives du président Kabila, la constitution et les Institutions de la R.D.C » pour exiger que ce soit le « chef de l’État qui doit confirmer le mandat des évêques ». Pour que les discussions puissent être poursuivies.
Cette déclaration sans tête ni queue cherche à dissimuler une volonté de ne pas faire aboutir l’accord négocié par l’église qui impose le départ de Kabila à la fin de l’année 2017 avec l’élection au préalable de son successeur.
Il y a aussi et surtout la nomination d’un Premier ministre issu des rangs du « Rassemblement de l’opposition » d’Etienne Thsisekedi qui fait paniquer Minaku et les siens. En effet une fois ce point de l’accord mis en œuvre, le pouvoir aura déjà commencé à changer de mains. C’est ce que redoutent les membres de la majorité présidentielle.
Kabila lui-même garde un silence assourdissant. Il n’est certainement pas satisfait de cet accord qui mettrait fin à ses velléités de rester au pouvoir jusqu’en 2018 comme naguère décidé à Luanda lors d’un sommet où ses pairs lui avaient apporté un soutien unanime.
Mais Kabila n’est pas en position de force chez lui comme d’autres le sont. Il doit donc négocier et lâcher du lest.
D’ores et déjà il a gagné du temps et du pouvoir car son mandat officiel est terminé depuis le 19 décembre 2016.
Il est donc dans l’illégalité et n’a plus aucune prérogative contrairement à ce que veut faire croire Minaku.
Ce dernier fait du bruit pour masquer le désarroi des partisans de Kabila. Pourtant ils sont au pied du mur : ou ils acceptent l’accord et permettent qu’il soit mis en œuvre; ou ils font volte face et demain seront traduits devant la cour pénale internationale.
La patience des évêques, de la communauté internationale et de l’immense majorité des citoyens congolais a des limites.