La Centrafrique a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka, n’a toujours pas retrouvé la paix. (Ph.archives)

L’ex-général putschiste, de retour d’exil, a annoncé sa candidature à la présidentielle prévue au mois de décembre en Centrafrique.

Il est parrainé par le parti Kwa Na Kwa, ou plus précisément une partie des membres de cette formation dont il dispute le leadership avec Faustin Touadéra, président du pays et candidat, lui aussi, à sa propre succession.

Le coup politique réalisé par Bozizé était attendu car l’homme, depuis son retour ne faisait pas mystère de sa volonté de retrouver le fauteuil présidentiel.

Il semble cependant oublier les conditions de son départ forcé du pouvoir et l’échec de sa présidence qui s’est terminée de manière catastrophique.

Il essaie de prendre les devants pour imposer sa candidature alors qu’il sait bien qu’il est sous sanctions onusiennes et pourrait même être convoqué par la CPI.

Sans doute cette menace explique sa fuite en avant car, une éventuelle élection le mettrait hors de portée des sanctions internationales. Pour un temps !

Mais ce calcul  postule la passivité de la communauté internationale  et cela n’est pas acquis.

Au contraire ,avec les risques de trouble qui vont être mis en exergue par les amis de la Centrafrique et aussi les leaders des pays voisins -qui avaient peser dans la chute de Bozizé-, l’ONU va devoir s’impliquer rapidement.

Et, ce d’autant qu’elle a des troupes importantes sur place pour une mission de la paix qui tarde à …pacifier le pays.

La tenue même des élections n’est pas garantie car bien des régions  sont en proie à une insécurité chronique.

La campagne de Bozizé, avant l’heure, ne va pas calmer les esprits, au contraire !

Un autre ex-président Djotodia est aussi sur place et,à défaut de briguer la présidence,pourrait chercher à monayer son soutien.

Sans oublier l’héritier Bokassa ,les outsiders  comme Martin Ziguélé et Dologuélé.

Comme presque partout en Afrique le pouvoir, comme le miel, attire bien des convoitises.

Il risque d’y avoir un trop plein de candidatures, ce qui favorise des chocs  de personnalités et, malheureusement  d’ethnies et groupes confessionnels  ,dans le contexte spécifique de la Centrafrique.

En 2013, les affrontements meurtriers entre milices Séléka et anti-balaka ont fait de nombreux morts, déplacés et réfugiés, obligeant l’ONU à déployer une force maintien de la paix qui est toujours en place. 7 ans, après !

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut craindre  de nouvelles explosions socio-politiques qui vont s’intensifier avec l’approche de la présidentielle envisagée.

La candidature annoncée de Bozizé n’est pas rassurante. Loin de là.