L’ex-chef de l’État centrafricain François Bozizé a pris la tête de la rébellion qui a lancé il y a quatre mois une offensive pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, réélu en janvier.
François Bozizé avait répondu favorablement à « l’appel » des six groupes armés membres de la CPC, lui « demandant de prendre la tête » de la coalition « en qualité de coordinateur général », selon le porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), Serge Bozanga, cité par l’AFP.
Mi-décembre, six des plus puissants groupes armés qui contrôlaient les deux-tiers de la Centrafrique, en guerre civile depuis huit ans, se sont alliés au sein de la CPC, puis ont lancé une offensive contre le régime du président Touadéra.
Dès que la coalition avait annoncé « marcher sur Bangui », le 19 décembre 2020, Touadéra avait accusé Bozizé d’être à la tête de la CPC, ce qu’avait nié le parti de l’ancien chef de l’Etat. Le jour de l’élection présidentielle, Bozizé avait néanmoins apporté son soutien à la CPC et appelé à boycotter le scrutin. Le 4 janvier, une enquête a été ouverte à son encontre, notamment pour « rébellion ».
Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un coup d’Etat avant d’en être chassé en 2013, s’était porté candidat à la présidentielle du 27 décembre 2020. Sa candidature avait été invalidée début décembre par la Cour constitutionnelle au motif notamment qu’il était sous le coup de sanctions de l’ONU pour son soutien présumé à des milices d’autodéfense coupables, selon les Nations unies, de crimes de guerre et contre l’humanité au paroxysme de la guerre civile en 2013 et 2014.
Renversé en 2013 par une coalition de groupes armés dominée par les musulmans, la Séléka, François Bozizé est accusé notamment par les Nations unies d’avoir organisé une contre-insurrection sanglante depuis son exil, celle des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes et animistes. Le président Touadéra a été réélu à l’issue d’un premier tour contesté, où moins d’un électeur sur deux a pu se rendre aux urnes en raison des violences des groupes armés.