La Cour constitutionnelle en Centrafrique a annulé lundi pour des irrégularités les résultats du premier tour des législatives dans 13 circonscriptions sur 140, et l’incertitude demeure pour 58 autres où le scrutin n’a pu avoir lieu en raison de l’insécurité.
Il faut savoir que le 27 décembre 2020, jour des élections présidentielle et législatives, deux électeurs inscrits sur trois n’avaient pas eu la possibilité d’aller voter en Centrafrique, pays sous le coup d’une offensive de six des plus puissants groupes armés qui contrôlent deux tiers du territoire depuis le début de la guerre civile en 2013.
Le président sortant Faustin Archange Touadéra avait été proclamé réélu avec 53,16% des voix mais l’opposition conteste vivement ce résultat, arguant notamment du très faible taux de participation, 35,25%.
La juridiction suprême a par ailleurs validé lundi l’élection au premier tour de 22 députés sur 140, dont cinq du parti de Touadéra, dans une décision lue par sa présidente Danièle Darlan devant la presse.
Plus d’un mois après le vote, ce sont donc 118 sièges qui restent à pourvoir, soit lors d’un second tour dont la date n’a pas encore été fixée, soit au terme d’un nouveau scrutin à deux tours. L’Autorité nationale des élections (ANE) doit annoncer mardi comment et quand sera organisé le vote dans de nombreuses autres circonscriptions où il n’a pu avoir lieu le 27 décembre.
« La Cour constitutionnelle ordonne » un nouveau scrutin « dans les 13 circonscriptions où les élections ont été annulées », a déclaré Darlan, qui a notamment évoqué comme motifs d’irrégularités « des manipulations d’urnes » et « des actes de violences » qui « ont empêché la sincérité du scrutin ».
« Dans toutes les circonscriptions » où le scrutin a été annulé et toutes celles où il n’y a pas eu de vote, « un premier et un second tour seront organisés », a précisé le rapporteur de l’Autorité nationale des élections Théophile Momokoama, cité par l’AFP, sans en préciser le nombre. Madame Darlan a toutefois rappelé que la Constitution prévoit que « l’Assemblée nationale doit être installée au plus tard le 2 mai ».