Le ministre français de la défense JEAN YVES LE DRIAN vient de signer l’acte final de la mission « SANGARIS » en CENTRAFRIQUE.

Le président HOLLANDE l’avait précédé dans le pays pour se tresser des lauriers et mettre en exergue son statut de « chef de guerre » performant en Afrique. Mais c’est la politique politicienne qui dicte de telles postures. La réalité du terrain en CENTRAFRIQUE est plus préoccupante que jamais. La violence est omniprésente et le nouveau président FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA ne peut que constater l’incapacité dans laquelle il se trouve pour assurer la sécurité de ses concitoyens. Il n’a ni les moyens matériels et financiers nécessaires ni les hommes indispensables.

Les soldats de la paix de l’ONU font beaucoup mais leur action est ternie par des dérives qui éclaboussent leur uniforme. Par ailleurs le manque de clarté de la ligne de commandement(certains contingents de la MINUSCA attendant l’ordre de leur état-major national avant d’agir) réduit beaucoup l’efficacité des casques bleus. Et le pire est qu’ils sont de plus en plus rejetés par les populations qui ont déjà manifesté pour demander leur départ.

C’est dans ce contexte explosif où chaque jour des incidents graves se produisent avec des victimes civiles et militaires que « SANGARIS » plie bagages. Certes les français vont continuer d’aider la CENTRAFRIQUE à la fois sur le plan bilatéral et multilatéral avec l’ONU.

Mais, malgré ses insuffisances et certaines exactions commises par des soldats français(dont certains font face à la justice) « SANGARIS » était utile. Elle a aidé à stabiliser la situation dans le pays qui a pu organiser des élections présidentielles et législatives crédibles.

Un vide va donc être créé dans un pays déchiré, en proie aux affrontements politiques, ethniques et confessionnels.

Des politiciens, chefs de guerre tapis dans l’ombre comme l’ex-président François BOZIZE sont toujours aux aguets. Ils craignent les soldats français et le gouvernement de l’Hexagone, pas l’ONU et ses casques bleus. Ils ne vont pas se gêner pour actionner les milices.

On peut cependant comprendre la France qui paie très cher son déploiement militaire en Afrique notamment au Mali, au Niger, au Tchad et en Centrafrique. Sans oublier les bases permanentes à Dakar, Djibouti, Abidjan et Libreville.

C’est un choix politique. Paris devrait insister au niveau de l’Union européenne pour que les charges soient partagées.

Mme Merkel a visité récemment certains pays du continent et promis de l’aide. C’est bien. Il faut que d’autres leaders européens en fassent de même.

Les Américains s’impliquent aussi mais pourraient faire plus et mieux.

En ce qui concerne la CENTRAFRIQUE il y a urgence à agir avant que le chaos ne s’installe.

L’assistance à pays en danger, c’est maintenant.