La MINUSCA, la Russie, le Rwanda et les forces loyales au régime Touadéra, ont permis la tenue des élections présidentielles et législatives, hier en Centrafrique. En vérité, c’est seulement à Bangui et dans quelques localités que le double scrutin a pu se dérouler. Dans le reste du pays, entre les mains des rebelles et/ou menacé par les pro-Bozizé, rares sont les bureaux de vote qui ont pu ouvrir.
De source officielle, on estime que dans un tiers des préfectures le vote n’a pas eu lieu. Même à Bangui, la capitale, des actions d’intimidation(tirs ,entre autres) ont découragé certains électeurs. Toutefois l’ONU, la Russie et le Rwanda peuvent célébrer une victoire tirée par les cheveux, avec le président Touadéra, pour avoir empêché les rebelles de prendre Bangui et de saboter totalement le processus électoral.
Mais que vaut cette élection tronquée et/ou à géométrie variable ? Est-elle crédible ? Est-elle légitime ? Quelle que soit la réponse, elle ne peut être qu’un premier pas pour engager un dialogue national . L’ex-général putschiste, François Bozizé a été démasqué car il a fini par appeler à boycotter le scrutin, après avoir affirmé qu’il acceptait d’être mis à l’écart par le conseil constitutionnel et avait annoncé son soutien au candidat Dologuélé. Il était bel et bien l’homme derrière le soulèvement armé.
Tant qu’il sera capable d’agir, sa puissance de nuisance torpillera tous les efforts de paix en Centrafrique. Accepter son retour au pays a été une erreur. Mais comment l’empêcher de poser des actes destructeurs maintenant ? Il n’est intéressé que le pouvoir et continuera à semer le chaos pour essayer d’arriver à ses fins. L’ONU, la Russie et le Rwanda ont gagné une bataille importante, mais pas la guerre.
Si Touadéra l’emporte, et c’est ce qui se dessine, il devra entamer des discussions avec toutes les forces politiques « légalistes ». L’impossible est, ici, un impératif catégorique.