Des hommes armés ont attaqué une église catholique dans le Sud-ouest du Nigeria pendant la messe hier dimanche, tuant au moins 50 personnes, dont des femmes et des enfants, selon des sources médicales et la presse locale.

Cette attaque, dénoncée comme un « meurtre odieux de fidèles » par le président Muhammadu Buhari et qui n’a pas été revendiquée, s’est produite pendant l’office du matin à l’église catholique St Francis de la ville d’Owo, dans l’Etat d’Ondo (Sud-ouest), habituellement épargné par les jihadistes et les bandes criminelles actifs dans d’autres régions du pays.

Les autorités nigérianes n’ont pour l’heure pas établi de bilan précis de la tuerie. Le gouverneur de l’Etat d’Ondo, Oluwarotimi Akeredolu, a appelé dans son communiqué les forces de sécurité à retrouver les assaillants après cette « attaque ignoble et satanique ».

Selon la porte-parole de la police de l’Etat, ils ont attaqué l’église munis d’armes à feu et d’explosifs. L’attaque survient à la veille du lancement par l’APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l’élection présidentielle de 2023 pour briguer la succession de Muhammadu Buhari, un ancien général de l’armée qui se retirera après deux mandats.

La sécurité reste un défi majeur dans ce pays, le plus peuplé d’Afrique et à la plus grande économie du continent.

Les attaques contre les sites religieux sont particulièrement sensibles au Nigeria, où les tensions s’exacerbent parfois entre les communautés d’un pays, dont le Sud-est, majoritairement chrétien et le Nord, majoritairement musulman.

Ce type d’attaque est toutefois rare dans le Sud-est du pays, relativement paisible.

L’armée nigériane est en revanche confrontée à de nombreux foyers d’insécurité dans le reste du pays. Une insurrection terroriste fait rage depuis 12 ans dans le Nord-est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le Nord-ouest et centre, et le Sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes.

Le groupe djihadiste Boko Haram, présent dans le Nord-est du pays, a déjà pris pour cible des églises au long d’un conflit qui a fait 40.000 morts et 2 millions de déplacés au Nigeria.