Les nigérians ont pris le chemin des urnes ce matin. Ils sont 93 millions (sur 216) électeurs pour choisir le successeur de Muhammadu Buhari qui ne se représente pas, après deux mandats, à l’âge de 80 ans.

Il laisse un bilan mitigé : une économie dans le creux de la vague ,une paupérisation enracinée et un terrorisme -djihadiste (Boko Haram), dont les ravages installent une bonne partie du pays, notamment dans le Nord, dans une insécurité permanente.

Attentats meurtriers et enlèvements de personnes rythmant le quotidien des habitants.

Buhari ,tout militaire qu’il est, n’a pas réussi à organiser l’armée ,pour  éradiquer  ce fléau.

C’est le plus grand échec de ce général ,devenu homme d’Etat qui n’a pas fait mieux que ses prédécesseurs ,qu’ils soient civils ou  hommes de tenue.

L’anarchie qui gangrène le Nigéria (pays le plus peuplé d’Afrique), est le plus grand frein à son émancipation économique et sociale, avec la corruption.

Les 18 candidats en lice de la présidentielle n’ont pas de solution miracle.

Les  trois ou quatre  qui semblent les mieux placés ,à savoir Bola Tinubu du parti au pouvoir (APC âgé de 70 ans) ,Atiku Abubakar,ancien vice-président affiche 76 ans « au compteur » et  représente le (PDP),Rabiu Kawankwaso,66 ans défend les couleurs du (NNPP)  .

L’outsider ,Peter Obi, est le moins âgé ,avec 61 ans .Il est aussi chrétien, les autres  sont de confession musulmane.

Il pourrait bénéficier des batailles fratricides entre candidats musulmans,notamment dans le Nord où se trouve l’Etat de Kano, le plus peuplé des 36 du pays.

Parce qu’il ne s’agit pas de remporter la majorité, seulement, mais aussi d’obtenir un soutien national,avec 25%  des voix, dans les deux tiers des 36 Etats .

C’est pourquoi l’incertitude plane  et qu’il n’y a pas d’ultra-favori.

Les résultats officiels ne seront pas  connus immédiatement, car dans ce pays immense (un peu moins de 1 million de kilomètres carrés),le dépouillement prend plusieurs jours.

Faute d’une organisation bien huilée, car il est bien possible d’accélérer le processus.

Dans le contexte actuel ,les citoyens vont devoir attendre,même si, avec les sondages de sortie des urnes, des « tendances lourdes » vont être connues assez rapidement.

Les élections au Nigéria devraient intéresser tous les africains, car le destin politique de ce pays, le plus peuplé du continent ,a un impact planétaire.

Le Nigéria est la première économie africaine et donc, «  la locomotive du continent ».