Le candidat du parti au pouvoir ,APC ,Bola Ahmed Tinubu, va succéder au président Muhammadu Buhari.

Il a obtenu la majorité des voix (8,8 millions) devant ses adversaires Atiku Aboubakar (6,9 millions) et Peter Obi (6,1 millions).

La Commission électorale l’a déclaré vainqueur ,après avoir vérifié qu’il avait aussi obtenu ,au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération nigériane.

A 70 ans donc,Tinubu,surnommé « le Parrain », s’est imposé ,dans une bataille électorale présidentielle très disputée.

Il a d’ailleurs subi un échec à Lagos, commune la plus peuplée du pays (20 millions d’habitants), malgré le fait  qu’il a été gouverneur de cette localité.

Mais la victoire de Peter Obi à Lagos  n’a pas porté le candidat outsider dans une dynamique nationale.

Comme souvent du reste, les opposants en Afrique et pas seulement ,gagnent dans les grandes agglomérations, mais se font laminer dans le reste du territoire.

 

A 61 ans, Obi a encore du temps devant lui ; ce qui n’est pas le cas d’Atiku qui échoue à 76 ans et pour la sixième fois.

Il sera octogénaire ,lors de la prochaine présidentielle.

Vu la poussée de l’outsider Peter Obi ,il semble bien que Atiku Abubakar ,devrait se contenter de son titre d’ ex-vice-président du Nigéria.

Quant à Tinubu, il a d’énormes défis à relever, à commencer par la gangrène terroriste qui  hypothèque l’émancipation globale du Nigéria.

Ce pays a des atouts exceptionnels : une démographie unique en Afrique, un immense territoire, des ressources pétrolières  très importantes, des universités réputées ,des ressources humaines de qualité et un leadership naturel  en Afrique de l’Ouest.

 

Malheureusement ,il subit le cancer de la corruption et des détournements massifs de deniers publics, comme le cas du défunt président Sani Abacha (qui a subtilisé des centaines de millions de dollars, voire des milliards),l’a révélé au grand public, avant et après son décès.

Lutter contre la corruption et le terrorisme ,investir massivement dans l’éducation et la formation, dans les métiers du futur (cybernétique ,intelligence artificielle, aviation, médecine, sciences en tous genres et industries culturelles) ; telle est la voie à suivre pour le géant nigérian, aux pieds d’argile.

Ce diagnostic est aussi valable pour l’Afrique du Sud, qui souffre des mêmes maux,comme les découvertes faites chez le président Ramaphosa  ,lui- même, le démontrent.

La présidence Tinubu doit être celle des ruptures et des audaces.

L’homme a-t-il cette volonté politique ?

Un « parrain » peut-il se faire violence et remettre en cause l’ordre des choses qui le favorise ?

Rien n’est moins sûr !