L’ex-président Mahamane Ousmane refuse d’accepter la victoire annoncée de Mohamed Bazoum à la présidentielle. Il affirme qu’il est le « vrai vainqueur ayant obtenu 50,3% ». Ce choix de remettre en cause les résultats provisoires proclamés par la CENI (commission électorale indépendante) a chauffé les esprits de ses partisans qui ont manifesté dans la capitale Niamey et dans d’autres localités, à l’intérieur du pays et causés des dégâts matériels.

Ces actes n’ont pas eu une grande ampleur, mais constituent une tâche sur le déroulement du scrutin. On pouvait penser que tout se passerait dans le calme, avec la décision des partisans de Ousmane de siéger à la commission électorale, après avoir refusé de la faire lors du premier tour. Ancien chef de l’Etat, renversé par un coup d’Etat militaire, Ousmane devrait être le dernier à pousser au désordre social.

Il a certainement cédé à la passion ;mais, au vu des chiffres du premier tour (Bazoum 39% et Ousmane 17%) et les ralliements de Oumarou arrivé troisième et Abouba, classé quatrième, Ousmane n’avait aucune chance de s’imposer. Sauf à compter sur un « électorat fantôme » qu’aucun observateur sérieux n’a jamais évoqué. Pourtant avec 44 % des voix, il a bien bénéficié de son alliance avec Hama Amadou, un poids lourd de l’opposition, empêché par son casier judicaire, suite à une condamnation pour « trafic d’enfants ». S’il n’est pas obsédé par un retour au pouvoir, il pourrait peser, avec son allié, sur la scène nationale.

Bazoum ne s’y est pas trompé en le félicitant pour le score qu’il obtenu au deuxième tour qui est plus du double (et demi, si on peut dire) de son score du premier :16,98% Ousmane, en homme d’Etat doit positiver et accepter sa défaite logique et rationnelle. Et, s’il a des recours, les porter au niveau de la Cour constitutionnelle, seule habilitée à donner les résultats officiels. Malheureusement les heurts qui se sont produits dans cette journée du mercredi 24 février, ternissent la première alternance démocratique du Niger.